Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Andrej Mahecic – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 16 juin 2020 au Palais des Nations à Genève.
L’asphyxie économique résultant de la pandémie de Covid-19 a causé une situation de plus en plus désespérée pour des centaines de milliers de réfugiés syriens au Moyen-Orient et a augmenté leurs besoins humanitaires, a averti aujourd’hui l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Le nombre de réfugiés vulnérables qui n’ont pas les ressources de base pour survivre en exil a considérablement augmenté en raison de l’urgence sanitaire publique. Les communautés d’accueil de réfugiés dans les pays voisins de la Syrie sont confrontés à des difficultés similaires. De nombreux réfugiés ont perdu ce qui était déjà de maigres revenus, les obligeant à réduire leurs besoins les plus élémentaires, y compris la nourriture et les médicaments.
Les ménages réfugiés s’endettent encore davantage et ne peuvent plus payer leur loyer. Les risques graves en matière de protection augmentent, y compris les risques de travail des enfants, de violence sexiste, de mariage précoce et d’autres formes d’exploitation.
Depuis le début de la pandémie, le HCR a fourni un soutien financier d’urgence en espèces à près de 200 000 réfugiés supplémentaires, et qui n’avaient pas reçu d’aide financière auparavant, en Égypte, en Irak, en Jordanie, au Liban et en Turquie, ainsi que d’autres efforts pour atténuer l’impact de la pandémie. Les cinq pays accueillent à eux seuls plus de 5,5 millions de Syriens, le plus important groupe de réfugiés au monde. L’agence tente d’aider au moins 100 000 réfugiés de plus en leur versant des paiements ponctuels.
Cependant, de nombreux réfugiés ne savent toujours pas comment ils vont faire face. En Jordanie, par exemple, seulement 17 000 des 49 000 familles vulnérables nouvellement identifiées ont reçu une aide financière d’urgence, car le HCR n’a pas les fonds nécessaires pour étendre ses programmes. Nous travaillons avec des partenaires qui apportent un appui aux communautés locales accueillant des réfugiés. Neuf réfugiés syriens sur dix dans la région vivent dans des villes ou des villages et non dans des camps. La majorité d’entre eux vit dans des régions à faible revenu. Les communautés d’accueil ont fait preuve d’une grande solidarité, mais elles ont également subi des pertes de moyens d’existence du fait de la pandémie de Covid-19.
Au-delà de l’urgence immédiate, le soutien continu aux systèmes nationaux est une priorité. Des mesures cruciales ont été prises pour veiller à ce que les réfugiés soient inclus dans les interventions nationales de santé publique des pays pour la prévention et la lutte contre le Covid-19, en plus de l’accès de longue date des réfugiés à d’autres services tels que l’éducation.
Même avant la pandémie, la majorité des réfugiés syriens de la région vivaient sous le seuil de pauvreté. Ceux qui en ont grandement besoin ont reçu des allocations d’aide en espèces ou d’autres types de soutien. Selon une enquête récente menée en Jordanie, seulement 35 pour cent des réfugiés ont déclaré qu’ils retrouveraient un emploi sûr après la levée des restrictions dues à la pandémie de Covid-19.
Afin d’améliorer la protection des réfugiés les plus vulnérables et des membres de la communauté d’accueil en assurant de meilleurs moyens d’existence, le HCR appelle à un soutien international robuste et indéfectible envers les principaux pays hôtes de la région. Le Plan 2020 d’aide pour les réfugiés syriens et la résilience (3RP) met actuellement à jour ses exigences pour répondre aux besoins supplémentaires liés à la pandémie de Covid-19. Ce plan d’un montant de 5,5 milliards de dollars américains n’était financé qu’à hauteur de 20% dans la région avant l’apparition du virus.
Le HCR est également préoccupé par la situation humanitaire des rapatriés, de plus de six millions de Syriens déplacés internes et d’autres groupes vulnérables en Syrie. Selon les estimations de l’ONU, avant le dernier ralentissement économique, plus de 80 pour cent des Syriens vivaient sous le seuil de pauvreté. Après plus de neuf années de cette crise, 11 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire. La situation est devenue plus dramatique et difficile encore ces derniers mois au fur et à mesure du fort ralentissement économique.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
- A Amman, Rula Amin, aminr@unhcr.org, +962 790 04 58 49
- A Amman, Andreas Kirchhof, kirchhof@unhcr.org, +962 791 825 473
- A Amman, Lilly Carlisle, carlisle@unhcr.org, +962 65 30 27 73
- A Beyrouth, Lisa Abou Khaled, aboukhal@unhcr.org, +961 71 880 070
- A Genève, Andrej Mahecic, mahecic@unhcr.org, +41 79 642 97 09
Publie par le HCR le 16 juin 2020