Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Matthew Saltmarsh – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse qui s’est tenue le 23 janvier 2024 au Palais des Nations à Genève.
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est préoccupé par les récentes statistiques qui font état d’une augmentation du nombre de réfugiés rohingyas morts ou portés disparus lors de dangereuses traversées de la mer d’Andaman et du golfe du Bengale au cours de l’année 2023.
Quelque 569 Rohingyas auraient péri ou été portés disparus l’année dernière dans les eaux de l’Asie du Sud-Est, et près de 4 500 d’entre eux se seraient embarqués dans des traversées maritimes dangereuses, ce qui représente une augmentation considérable par rapport aux années précédentes. Le nombre de personnes portées disparues ou décédées est le plus élevé depuis 2014, année où le total des victimes s’élevait à 730.
Les données relatives à l’année 2023 comportent des informations choquantes. Le nombre total de morts ou de disparus est supérieur de plus de 200 à celui de 2022. Les survivants ont fait état d’horribles abus et de l’exploitation dont ils ont été victimes au cours de leur périple, y compris des violences basées sur le genre.
Selon les estimations, un Rohingya serait mort ou porté disparu pour huit personnes ayant tenté le voyage en 2023. Cela fait de la mer d’Andaman et du golfe du Bengale l’une des zones maritimes les plus meurtrières au monde.
La majorité des personnes qui tentent ces traversées sont des femmes et des enfants. Elles représentent environ 66 % des personnes qui s’embarquent dans ces voyages meurtriers. Les réfugiés partent en général du Bangladesh et, dans une moindre mesure, du Myanmar.
Il est à craindre qu’en novembre 2023, quelque 200 Rohingyas aient perdu la vie lors du naufrage de leur embarcation dans la mer d’Andaman.
Ces chiffres nous rappellent de manière brutale que le fait de ne pas intervenir pour sauver ces personnes en détresse se solde par des pertes en vies humaines. Un nombre sans cesse croissant de personnes désespérées meurent sous le regard passif de nombreux États côtiers en l’absence de mesures de sauvetage et de débarquement rapides dans les lieux sûrs les plus proches.
Le HCR appelle les autorités côtières de la région à prendre des mesures urgentes pour éviter de nouvelles tragédies. Le fait de secourir les personnes en détresse en mer est un impératif humanitaire et une obligation inscrite de longue date dans le droit maritime international.
Le HCR travaille avec les États concernés et d’autres parties prenantes, y compris les réfugiés, afin de mettre au point une réponse régionale intégrée pour faire face à ces voyages périlleux.
Les causes profondes de ces mouvements maritimes doivent être abordées et la communauté internationale doit s’engager à tenir les promesses faites lors du Forum mondial sur les réfugiés qui s’est tenu à Genève en décembre 2023. Il s’agit notamment de proposer des solutions et de renforcer l’autonomie des réfugiés rohingyas afin de leur redonner de l’espoir et de les dissuader d’entreprendre de dangereuses traversées maritimes.
Pour de plus amples informations :
- À Bangkok, Babar Baloch, baloch@unhcr.org, +66 80 086 5611
- À Bangkok Liana Bianchi, bianchi@unhcr.org, +66 (0) 62 310 4369
- À Geneva, Matthew Saltmarsh, saltmars@unhcr.org, +41 79 967 99 36