Groupe de personnes assises en cercle à l'intérieur d'une tente du HCR.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi (au centre à gauche) s’entretient avec Nyapuot (au centre à droite), une réfugiée sud-soudanaise, et les membres de sa famille dans le camp de réfugiés d’Alagaya, dans l’Etat du Nil blanc au Soudan. © HCR/Samuel Otieno

A l’occasion de sa deuxième visite au Soudan depuis le déclenchement de la guerre l’année dernière, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a indiqué qu’en l’absence d’efforts concertés en faveur de la paix, de nombreuses personnes continueront à être contraintes de fuir la guerre au Soudan et de se réfugier dans les pays voisins

A l’occasion de sa deuxième visite au Soudan depuis le déclenchement de la guerre l’année dernière, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a indiqué qu’en l’absence d’efforts concertés en faveur de la paix, de nombreuses personnes continueront à être contraintes de fuir la guerre au Soudan et de se réfugier dans les pays voisins.

Filippo Grandi s’est rendu dans des camps de réfugiés et des centres de déplacement à Kosti, dans l’État du Nil blanc au Soudan, où plus d’un million de personnes ont trouvé refuge depuis le début des combats.

« Ce niveau de souffrance est vraiment inadmissible », a souligné Filippo Grandi. « Le Soudan est l’exemple même d’une crise totale : de graves violations des droits humains, et des millions de personnes déracinées par cette guerre insensée ainsi que par d’autres guerres qui l’ont précédée. Une terrible famine se profile à l’horizon et de graves inondations pourraient bientôt entraver davantage l’acheminement de l’aide humanitaire. Cette guerre est en train de créer une génération perdue, et pourtant les efforts de paix restent vains. »

Le chef du HCR s’est dit profondément préoccupé par la gravité de la situation humanitaire. La violence s’est intensifiée à El Fasher, dans le nord du Darfour, et des atrocités ont été signalées contre des civils dans l’État d’Al Jazira. Selon lui, de nombreux civils sont piégés dans les zones de conflit, incapables de fuir pour se mettre en sécurité ailleurs.

« Les civils n’ont pas choisi cette guerre, mais ils en paient le prix. Il faut que les belligérants cessent de les prendre pour cible et qu’ils facilitent immédiatement l’accès humanitaire aux communautés qui ont besoin d’une aide vitale », a ajouté Filippo Grandi.

Neuf millions de personnes ont été déracinées depuis que la guerre a éclaté, ce qui fait de la situation au Soudan la crise de déplacement la plus importante au monde. Près de deux millions de personnes ont fui au-delà des frontières du pays.

« Les chefs militaires et ceux qui peuvent exercer une influence sur eux doivent faire de la paix une priorité. Sans cela, les populations continueront à fuir vers les pays voisins, comme le Tchad et le Soudan du Sud, qui sortent à peine de leurs propres conflits et ne peuvent tout simplement pas faire face à l’arrivée de millions de bouches supplémentaires à nourrir. La stabilité de la région est en jeu. »

Les personnes déracinées vivent dans des conditions épouvantables et sont exposées à des risques de maladie dans des camps de réfugiés surpeuplés, d’anciennes écoles et d’autres sites d’accueil improvisés.

L’arrivée d’un grand nombre de personnes a accru la pression sur les communautés qui les accueillent. Le chef du HCR a salué la générosité de ces dernières, qui ont accueilli les personnes déplacées de force, et a demandé aux bailleurs de fonds internationaux de les aider à faire face à cette situation.

« De nombreuses personnes sont piégées dans le cercle vicieux du déplacement, leurs vies ayant été bouleversées par la guerre à maintes reprises. Des représentants des jeunes et des femmes m’ont parlé de leurs espoirs en matière d’éducation, d’emploi et de perspectives. Cela demande beaucoup d’investissements, mais cela vaut la peine de construire un avenir meilleur pour le Soudan. »

Note aux journalistes : Le travail du HCR et les statistiques principales

Le HCR et ses partenaires ont intensifié leurs interventions dans le Nil Blanc et dans d’autres régions. Depuis le début du conflit, le HCR est venu en aide à quelque 800 000 Soudanais déplacés en leur fournissant une assistance en matière de protection. Des aides en espèces ainsi que des articles de première nécessité et des abris d’urgence ont également été fournis.

Les difficultés d’accès ont limité la présence des travailleurs humanitaires et entravé l’acheminement sûr et rapide du matériel d’aide, notamment au-delà des lignes de front et des frontières du pays.

Après des semaines d’attente à la frontière de Tine, dans l’est du Tchad, le HCR a récemment réussi à faire entrer au Darfour-Nord trois camions de matériel pour 1 000 familles, soit une infime proportion de ce qui est nécessaire. Des progrès ont été réalisés ces dernières semaines en ce qui concerne l’accès, avec un nouveau convoi inter-agences en préparation, composé de camions transportant de l’aide pour 7 000 familles.

Malgré l’immensité des besoins, les organisations humanitaires n’ont reçu que 16 % des ressources dont elles ont besoin pour venir en aide et protéger les personnes les plus démunies à l’intérieur du Soudan.

Près de 440 000 réfugiés sud-soudanais se trouvent dans l’État du Nil blanc, la plus grande population réfugiée du pays. Un tiers de ces personnes ont été contraintes de fuir une nouvelle fois d’autres États du Soudan en raison du conflit. Par ailleurs, 1,3 million de personnes sont des déplacés internes, vivant au sein des communautés ou dans des sites de déplacement.

Voir les vidéos non montées sur la situation au Soudan

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