Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi (deuxième à droite) et le ministre libanais de l’Environnement Nasser Yassin (à droite) s’entretiennent avec une famille libanaise déplacée qui a trouvé refuge dans une école de Beyrouth. © HCR/Ximena Borrazas
BEYROUTH – Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a appelé ce dimanche à un plus grand soutien de la communauté internationale pour faire face à la catastrophe humanitaire qui touche le Liban.
Deux semaines de frappes aériennes israéliennes ont causé la mort de centaines de personnes et forcé plus d’un million d’habitants à fuir leur foyer. Filippo Grandi était en visite à Beyrouth pour exprimer sa solidarité avec le Liban et mobiliser davantage de soutien pour toutes les personnes touchées, libanaises et réfugiées.
Le conflit qui fait rage dans le pays perturbe l’acheminement des biens de première nécessité. Les voies d’approvisionnement à l’intérieur et vers le Liban doivent être garanties afin que le matériel de secours puisse continuer à parvenir à ceux qui en ont besoin.
Au cours de sa visite, Filippo Grandi a rencontré le Premier ministre, Najib Mikati, et d’autres hauts fonctionnaires, des représentants des Nations Unies et de la communauté humanitaire, le personnel du HCR, ainsi que des familles déplacées.
« J’ai été témoin aujourd’hui des conséquences tragiques qu’a cette guerre sur la population toute entière », a indiqué Filippo Grandi. « Le droit international humanitaire ne peut pas être ignoré et doit être respecté. Des familles se sont retrouvées sans abri, perdues dans les rues, avec des enfants traumatisés, qui ne comprennent pas ce qui leur arrive. Tous m’ont dit qu’ils avaient désespérément besoin de se sentir en sécurité et que les frappes aériennes devaient cesser pour qu’ils puissent retourner dans leurs villes et leurs villages. »
« C’est un impératif moral que de venir en aide aux personnes touchées par cette récente escalade du conflit. Ces personnes ne peuvent pas payer le prix du manque tragique de solutions politiques devant mettre fin au cercle vicieux de la violence. En ce moment où les besoins sont immenses, le monde doit venir en aide au Liban. »
En raison du grand nombre de personnes déplacées dans le pays en seulement deux semaines, les centres d’accueil gérés par le gouvernement sont débordés. Le HCR coopère avec ses partenaires humanitaires ainsi que les autorités pour mettre en place au plus vite des abris sûrs pour toutes les personnes qui en ont besoin.
L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés fournit également des articles de première nécessité, une assistance en espèces, une aide à l’hébergement, des soins médicaux et d’autres formes de soutien. Cependant, la communauté internationale doit sensiblement accroître son niveau de financement afin de permettre aux acteurs humanitaires d’apporter une réponse adéquate à cette situation de crise.
Le HCR a lancé un appel de 111 millions de dollars pour venir en aide à un million de personnes déplacées au Liban d’ici la fin de 2024, et ce dans le cadre d’un appel plus large des Nations Unies qui s’élève à 425,7 millions de dollars.
Lors de sa visite au Liban, Filippo Grandi s’est également entretenu avec des réfugiés syriens nouvellement déplacés dans le quartier de Nabaa à Beyrouth.
« Je salue très sincèrement la générosité du Liban, qui a accueilli tant de réfugiés au fil des ans, y compris ceux qui ont été contraints de fuir la Syrie, et ce malgré les difficultés considérables auxquelles le pays est lui-même confronté. Ces réfugiés sont aujourd’hui contraints de fuir à nouveau. Ils n’ont que de maigres ressources et aucun endroit sûr où aller. »
Après sa visite au Liban, le Haut Commissaire se rendra en Syrie où il rencontrera les autorités ainsi que des Libanais et des Syriens qui ont franchi la frontière.
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Publie par le HCR, le 6 octobre 2024.
