L’organisation humanitaire Jeel Albena est restée sur le terrain pendant les pires moments du conflit qui dure depuis six ans au Yémen, afin de fournir un abri et de l’espoir à des milliers de personnes déplacées à l’intérieur du pays.
Par personnel du HCR
Le cofondateur d’une organisation humanitaire yéménite dont l’équipe est restée sur le terrain au plus fort des combats dans le pays pour aider ses compatriotes déplacés a accepté ce soir la distinction Nansen 2021 du HCR pour les réfugiés lors d’une cérémonie spéciale en ligne, la qualifiant de « moment de grande fierté et de joie » pour l’organisation.
L’association Jeel Albena pour le développement humanitaire est basée dans la ville portuaire de Al-Hodeïda, sur la mer Rouge, qui a connu certains des affrontements les plus intenses du conflit qui dure depuis six ans. Elle est récompensée pour son rôle dans la fourniture d’abris d’urgence et d’autres services vitaux à plus de 18 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays.
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S’exprimant par vidéoconférence depuis Sanaa, la capitale yéménite, Ameen Jubran, chef et cofondateur de Jeel Albena, a décrit ce prix comme une reconnaissance bienvenue du travail que ses collègues et lui ont accompli, malgré le « parcours difficile » auquel ils ont été confrontés.
« Nous sommes restés au Yémen durant toutes les situations d’urgence et avons aidé les gens à traverser des combats intenses, des inondations, le choléra et maintenant une épidémie de COVID-19 », a-t-il déclaré. « En cours de route, j’ai perdu des amis et des collègues à cause de la violence armée. J’ai été témoin de vagues de combats et j’ai connu le déplacement avec des milliers d’autres personnes. »
« Nous sommes restés au Yémen durant toutes les situations d’urgence et avons aidé les gens à traverser des combats intenses, des inondations, le choléra et maintenant une épidémie de COVID-19. »
Le conflit prolongé au Yémen, qui a éclaté en 2015, a créé ce que l’ONU a qualifié de pire catastrophe humanitaire au monde, où aujourd’hui quelque 21 millions de personnes – 80% de la population – ont besoin d’une aide humanitaire. Plus de 4 millions de personnes ont été chassées de chez elles et des millions sont au bord de la famine.
Le prix Nansen pour les réfugiés est généralement remis lors d’une cérémonie prestigieuse à Genève, où se situe le siège de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. Cette année, pour la deuxième année consécutive, l’événement s’est déroulé virtuellement en raison de la pandémie de coronavirus. Les participants répartis sur plusieurs continents ont interagi par vidéoconférence.
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a salué la bravoure et le dévouement du personnel et des bénévoles de Jeel Albena, soulignant que quelque 40% d’entre eux avaient eux-mêmes été contraints de fuir pendant les combats.
« Je ne saurais être plus honoré que de remettre ce prix à Ameen et à ses collègues », a déclaré Filippo Grandi. « Le travail extraordinaire réalisé par vous et votre équipe et votre persévérance à aider les Yéménites de tous horizons sont un exemple de l’humanité, de la compassion et du dévouement que ce prix reconnaît. »
Dans son discours de remerciement, Ameen Jubran a décrit comment son organisation s’est appuyée sur les compétences et les matériaux traditionnels pour fournir aux familles déplacées des abris fabriqués avec de nattes de feuilles de palmier tissées, appelées Khazaf, un processus qui fournit également des emplois vitaux.
« Pourquoi suis-je si fier d’une chose si simple ? » interroge-t-il. « Parce qu’une simple hutte faite de feuilles de palmier fournit un toit à ceux qui ont perdu leur maison. Elle fournit des compétences et une source de revenus à de nombreuses familles déplacées et en retour, elle soutient les marchés locaux. Et surtout, les matériaux que nous utilisons sont recyclables et respectueux de l’environnement. »
L’équipe de Jeel Albena est la plus récente d’une longue lignée de héros du quotidien à recevoir cette distinction, qui porte le nom du premier Haut Commissaire pour les réfugiés, l’explorateur norvégien Fridtjof Nansen.
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La cérémonie virtuelle de cette année a été marquée par la participation de Nicolai, l’arrière-petit-fils de Fridtjof Nansen, qui s’est penché sur l’histoire et l’héritage de son illustre ancêtre. L’événement a également été agrémenté par des prestations musicales du chanteur, auteur-compositeur et acteur ougandais Maurice Kirya et de la chanteuse russo-tadjike et ambassadrice de bonne volonté du HCR Manizha.
La présentatrice de télévision et journaliste libanaise Raya Abirached, qui est devenue cette année ambassadrice de bonne volonté régionale du HCR pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, était maîtresse de cérémonie. Une retransmission en direct de la cérémonie est disponible sur la chaîne YouTube du HCR.
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Publié par la HCR, le 04 octobre 2021