Un homme burkinabé traverse les terres arides près de Kaya, au Burkina Faso. Au Sahel, une vaste région qui s’étend sur plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, environ 80 % des terres agricoles ont été dégradées en raison du réchauffement climatique. © HCR/Sylvain Cherkaoui

Depuis plus de 70 ans, le HCR apporte une assistance et une protection aux personnes déracinées par une guerre, un conflit ou la persécution. Cependant aujourd’hui, des millions de personnes au Sahel, en Amérique centrale, dans la Corne de l’Afrique, en Asie du Sud et au Moyen-Orient font face à une autre menace imminente susceptible d’entraîner des déplacements massifs : les changements climatiques.

Les effets de ce réchauffement climatique touchent les personnes les plus vulnérables du monde de manière disproportionnée… et les chiffres sont frappants.

Avec la progression rapide du réchauffement climatique, les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les pluies torrentielles, la sécheresse, les vagues de chaleur et les tempêtes tropicales, deviennent de plus en plus imprévisibles, intenses et fréquents. Des millions de personnes déplacées de force vivent dans les endroits les plus exposés aux changements climatiques où elles n’ont généralement pas les ressources nécessaires pour faire face à un environnement de plus en plus inhospitalier.

Le Sahel africain, qui englobe le Burkina Faso, le Tchad, le Mali et le Niger, abrite certains pays comptant parmi les moins développés du monde. Il s’agit également de la région du monde la plus touchée par les changements climatiques. Les températures y augmentent 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale. Et environ 80 pour cent des terres agricoles du Sahel ont été dégradées en raison du réchauffement climatique. Dans ces pays, ceci crée une concurrence accrue pour s’octroyer les ressources naturelles, notamment les denrées alimentaires et l’eau. Et ces tensions constituent l’une des causes directes des conflits dans cette partie du monde.

Lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) qui s’est tenue à Glasgow à l’automne dernier, le HCR a appelé à des efforts et à un soutien accrus pour éviter, minimiser et gérer les déplacements de population, ainsi qu’à un soutien accru en matière d’adaptation, en particulier pour les populations déplacées et d’accueil.

« La crise climatique menace la vie et les moyens de subsistance des personnes déplacées qui vivent dans les endroits les plus exposés aux changements climatiques. Sans aide suffisante en matière d’adaptation, les épisodes de crise et de déplacement se poursuivront et s’aggraveront. »  – Andrew Harper, Conseiller spécial du HCR pour l’action climatique

 

  • Environ 90 % des réfugiés qui relèvent de la compétence du HCR, et 70 % des personnes déplacées dans leur pays par des conflits ou la violence viennent de pays comptant parmi les plus vulnérables aux changements climatiques.
  • Ces 10 dernières années, les phénomènes météorologiques ont causé en moyenne 21,5 millions de nouveaux déplacements* chaque année soit plus de deux fois le nombre de déplacements causés par les conflits et la violence.

 

La crise climatique est une crise humaine

Somalie. Une personne déplacée évacuée après la dévastation du cyclone Gati

Ayan Muude Adawe, qui a fui l’Éthiopie vers la Somalie pour échapper à la sécheresse, a été évacuée après que son abri dans la ville côtière de Bossaso a été détruit par le cyclone Gati en novembre dernier. © HCR/Omar Mustafe Mohamed

Ayan (sur la photo ci-dessus) a fui la sécheresse en Éthiopie et s’est installée en Somalie. Après le passage du cyclone Gati en novembre 2020 qui a détruit son abri dans la ville côtière de Bossaso, Ayan a vu sa vie bouleversée une nouvelle fois. Cette tempête tropicale, la plus violente que le pays n’ait jamais enregistrée, a engendré l’équivalent de deux années de précipitations en quelques jours seulement. « Je n’étais pas préparée à une tempête aussi dévastatrice », déclare-t-elle. « Les inondations ont détruit notre abri et emporté nos biens. Nous avons été évacués le lendemain matin. » Malheureusement, son fils de quatre mois est tombé malade et est décédé le jour suivant.

Guatemala. Le changement climatique provoque des sécheresses qui forcent les agriculteurs à quitter la terre.

Le fils d’un agriculteur de subsistance, Jonathan Gutiérrez, 10 ans, épluche un épi de maïs rabougri après que la récolte de sa famille ait échoué à la suite de la dernière d’une série de sécheresses dans le sud du Guatemala. © HCR/Ruben Salgado Escudero

Jonathan (sur la photo ci-dessus), 10 ans, épluche un épi de maïs rabougri après une récolte désastreuse dans le champ de sa famille, suite à un nouvel épisode de sécheresse dans le sud du Guatemala. Les scientifiques affirment que les changements climatiques exacerbent les conditions de sécheresse dans cette partie de l’Amérique centrale. Son père, Marco, un agriculteur de subsistance, explique que la sécheresse force un nombre grandissant d’agriculteurs à abandonner leurs terres. « Nous n’avons plus rien ici, et c’est pourquoi les gens partent. »

Action climatique : les réfugiés participent à des initiatives durables

Cameroun. Le projet de reboisement reverdit un camp de réfugiés.

Des réfugiés nigérians travaillent dans la pépinière du camp de Minawao, au Cameroun, où de jeunes plants sont cultivés avant d’être replantés dans le camp. © HCR/Xavier Bourgois

Le camp de réfugiés de Minawao, dans le nord-est du Cameroun, accueille près de 70 000 réfugiés qui ont fui les affrontements au Nigeria. Dans une région fortement touchée par les changements climatiques, l’afflux de personnes a accéléré le processus de désertification.

« Les femmes sont obligées de parcourir de longues distances dans la brousse pour trouver du bois, et s’exposent à d’éventuelles attaques. », explique Zara Maina, Assistante du HCR sur le terrain.

Le HCR et la Fédération luthérienne mondiale ont lancé un ambitieux projet de reforestation dans le camp. Les réfugiés et la population d’accueil ont planté quelque 360 000 plants, ce qui a transformé l’environnement. Ce projet s’inscrit dans l’initiative de la Grande muraille verte, dont l’objectif est de créer un couloir végétal de 8 000 kilomètres afin de ralentir le processus de désertification au Sahel.

Bengladesh. Le jardinage vertical change le paysage d'un camp Rohingya.

Kefayetullah, 25 ans, et sa femme Fatima vivent dans le camp de Kutupalong avec leurs deux enfants. Ils ont reçu un soutien pour créer un jardin vertical et un potager à côté de leur abri. © HCR/Kamrul Hasan

En 2017, à Cox’s Bazar au Bangladesh, l’afflux massif de 740 000 réfugiés rohingyas qui ont dû couper des arbres et des végétaux pour se fabriquer des abris, a eu des répercussions considérables sur l’environnement.

Pour y répondre, le HCR a trouvé des moyens innovants pour reverdir les camps. Grâce à la culture verticale, les réfugiés se servent de cadres en bambou pour transformer le toit de leur abri en potager. Des milliers de ménages ont ainsi reçu des semences, une formation et tout le matériel nécessaire pour commencer à faire leur jardin.

Fatima, son mari Kefayetullah et leurs deux enfants vivent dans le camp de Kutupalong depuis plus de trois ans. Depuis que le couple a commencé à jardiner sur le toit de leur abri, ils produisent plus de légumes qu’ils ne peuvent en consommer et peuvent même en vendre sur le marché.

 

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Publie par le HCR Canada 2, avenue St. Clair Ouest, bureau 802, Toronto (Ontario) M4V 1L5.

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