Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Babar Baloch – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 09 juin 2020 au Palais des Nations à Genève.
En République démocratique du Congo, une sévère pénurie de fonds met en péril la vie de centaines de milliers de personnes, alors que la violence ininterrompue et la pandémie de Covid-19 dégradent les conditions de vie déjà déplorables de plus de cinq millions de personnes déracinées.
En date du 7 juin, la RDC a enregistré 4105 cas confirmés de Covid-19 – ce qui place la RDC au deuxième rang en termes de cas confirmés dans la région de l’Afrique australe. Parallèlement, la poursuite des violences déracine des centaines de milliers de personnes dans l’est du pays.
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, prévient que, sans une injection urgente de fonds, le sous-financement aura un impact dévastateur sur les programmes humanitaires essentiels. Nos activités pour aider et protéger les réfugiés et les déplacés internes ne sont financées qu’à hauteur de 20 pour cent du montant total nécessaire de 168 millions de dollars.
Cette pénurie de fonds met sérieusement en péril nos efforts pour apporter de l’aide dans le cadre de multiples situations d’urgence humanitaire, ce qui laisse de nombreuses personnes vulnérables sans nourriture, ni eau, ni abris, ni installations de santé et d’hygiène dans un contexte de propagation rapide du Covid-19 à travers le pays.
Les personnes déplacées internes en RDC par des cycles répétés de conflits constituent la plus importante situation de déplacement interne en Afrique – ce qui représente, au niveau mondial, une part de 10 pour cent du nombre total de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays. Ces derniers mois, des centaines de milliers d’autres personnes ont été déplacées dans l’est et le nord de la RDC, à la suite d’attaques brutales de divers groupes armés, de violences intercommunautaires et de catastrophes naturelles.
Le pays accueille également plus d’un demi-million de réfugiés, principalement originaires du Rwanda, du Burundi, de la République centrafricaine (RCA) et du Soudan du Sud.
Bien que la situation humanitaire globale demeure alarmante, le HCR est contraint à des choix difficiles qui privent de nombreuses personnes en détresse de l’aide vitale dont elles ont grandement besoin. Nous nous efforçons de venir en aide aux personnes les plus vulnérables dans la mesure du possible. Les normes minimales en matière de soins de santé, d’installations d’eau et d’assainissement, d’éducation et d’autres besoins essentiels sont souvent difficiles à satisfaire du fait des ressources limitées disponibles pour toutes les populations.
Les réfugiés rwandais, qui vivaient dans des communautés aujourd’hui déplacées par des vagues successives de violence au Nord et au Sud-Kivu, comptent parmi les personnes affectées. Le manque de financement entrave également les efforts visant à trouver des solutions durables pour ces réfugiés, pour lesquels le gouvernement congolais s’est montré ouvert à faciliter les permis de long séjour et l’intégration locale.
Au camp de réfugiés de Mole, dans la région du Sud-Ubangi, des ressources supplémentaires sont nécessaires afin que 15 000 réfugiés centrafricains aient accès au volume d’eau nécessaire minimum de 20 litres par personne et par jour. C’est aujourd’hui crucial alors qu’en plus de la pandémie de Covid-19, les réfugiés et leurs communautés d’accueil ont besoin d’eau potable pour se protéger contre le choléra endémique et ce qui est désormais l’épidémie de rougeole la plus prolongée au monde.
Le financement actuel limite également les activités du HCR pour soutenir les 120 000 réfugiés centrafricains vivant en dehors des camps, et qui représentent environ 70% des réfugiés centrafricains en RDC.
Le manque d’éducation pour 6000 réfugiés sud-soudanais en âge de fréquenter l’école secondaire augmente également, et 92% d’entre eux ne sont toujours pas scolarisés. Alors que le HCR a lancé un programme limité d’inscription des réfugiés à l’école secondaire, des fonds supplémentaires sont nécessaires pour aider à la construction et à la rénovation des bâtiments scolaires qui accueillent des élèves provenant à la fois des communautés réfugiées et locales.
Plus de 47 000 réfugiés burundais pourraient ne pas être en mesure d’accéder aux services de santé de base dans le Sud-Kivu. Cela aura également un impact sur l’autonomie de ces réfugiés, car ils attendent un soutien pour leurs activités agricoles afin de réduire leur dépendance aux rations alimentaires fournies par le Programme alimentaire mondial (PAM).
Le sous-financement continu nuit également aux programmes du HCR en matière d’hébergement, et plus particulièrement à son travail de décongestion des sites et des zones d’hébergement pour les déplacés. Davantage de financement est nécessaire pour offrir des solutions durables en matière de logement décent qui contribueront à réduire les risques pour la santé publique.
L’épidémie de Covid-19 aggrave encore les risques auxquels sont confrontées les familles déplacées qui sont dans l’incapacité de rentrer chez elles en raison de la violence continue et qui vivent souvent dans des sites de déplacement surpeuplés ou au sein de familles d’accueil démunies. Leur situation ne permet pas d’appliquer les mesures de distanciation sociale alors que l’accès à l’eau, aux systèmes d’assainissement et aux installations sanitaires est également limité.
Nous venons tout juste de recevoir 400 000 dollars pour les mesures de prévention et de lutte contre le Covid-19 en RDC.
Pour de amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
- A Kinshasa, RDC, Johannes Van Gemund, gemund@unhcr.org, + 243 817 0009 484
- A Kinshasa, RDC, Fabien Faivre, faivre@unhcr.org, + 243 825 443 419
- A Pretoria, Helene Caux, caux@unhcr.org, + 27 82 376 5190
- A Genève, Charlie Yaxley, yaxley@unhcr.org, +41 795 808 702
- A Genève, Babar Baloch, baloch@unhcr.org, +41 79 513 9549
Publie par le HCR, le 09 juin 2020