Ceci est un résumé des déclarations de la Représentante du HCR au Soudan, Kristine Hambrouck – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse qui s’est tenue le 23 août 2024 au Palais des Nations à Genève
GENÈVE – Une nouvelle vague de choléra au Soudan, la deuxième depuis le début de la guerre il y a seize mois, menace les communautés déplacées à travers le pays, a averti aujourd’hui le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
La progression de la maladie dans les zones d’accueil des réfugiés, principalement dans les États de Kassala, de Gedaref et de Jazirah, est particulièrement préoccupante. En plus d’accueillir des réfugiés originaires d’autres pays, ces États abritent également des milliers de Soudanais déplacés pour fuir les hostilités en cours.
À ce jour, 119 cas de choléra ont été confirmés dans trois sites accueillant des réfugiés dans l’État de Kassala, comme l’a indiqué le ministère soudanais de la Santé. Malheureusement, cinq réfugiés sont décédés après avoir contracté la maladie. Bien que des cas de choléra aient été signalés dans l’État de Gedaref, aucun réfugié n’a été touché à ce jour par l’épidémie, mais nous continuons à suivre l’évolution de la situation.
Cette récente épidémie de choléra est apparue après plusieurs semaines de fortes pluies et les inondations qui en ont découlé. Les risques sont aggravés par la poursuite du conflit et la situation humanitaire désastreuse, notamment la surpopulation dans les camps et les sites où se retrouvent les réfugiés et les Soudanais déplacés par la guerre, ainsi que le manque de matériel médical et de personnel de santé. À cela s’ajoutent des infrastructures de santé, d’eau, d’assainissement et d’hygiène surchargées, qui sont toutes fortement affectées par la guerre.
Outre la propagation du choléra, des cas de plus en plus nombreux de maladies d’origine hydrique, dont le paludisme et la diarrhée, sont également signalés. Les obstacles à la fourniture d’une aide humanitaire ont également un impact négatif sur les efforts mis en œuvre pour répondre à la situation. La violence, l’insécurité et les pluies persistantes entravent la délivrance de l’aide humanitaire. Dans les États du Nil blanc, du Darfour et du Kordofan – où vivent plus de 7,4 millions de réfugiés et de Soudanais déplacés internes – les difficultés d’accès ont retardé l’acheminement de médicaments et de matériel de secours essentiels.
En collaboration avec le ministère de la Santé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires, le HCR intensifie les efforts de prévention et de réponse au choléra. Le HCR travaille avec les partenaires de santé dans les zones affectées pour renforcer le suivi de l’épidémie, les systèmes d’alerte précoce et la recherche des cas contacts. Il apporte également son soutien à l’amélioration des services de santé locaux et organise des campagnes de sensibilisation afin d’informer les communautés sur la manière de détecter rapidement les cas de maladie et d’y répondre. Le HCR effectue également un travail de plaidoyer pour que les réfugiés soient inclus dans les plans d’intervention nationaux.
Dans l’État de Kassala, le HCR forme des agents de santé et fournit des lits pour les patients, des médicaments et des produits d’hygiène dans les centres de traitement. À ce jour, 28 agents de santé ont été formés. La chloration de l’eau est en cours. Des campagnes d’information sont également déployées afin de promouvoir les bonnes pratiques en matière d’assainissement et d’hygiène. Dans l’État du Nil blanc, qui accueille dix camps de réfugiés, des centres de traitement du choléra sont mis en place pour isoler et traiter les cas suspects et confirmés. Le suivi des cas et les tests de dépistage se poursuivent, et des actions de sensibilisation et de formation à la gestion des cas de choléra sont également menées à l’intention du personnel de santé.
Au-delà des frontières du Soudan, le HCR est également préoccupé par l’état de santé et la protection des réfugiés soudanais – ceux qui ont fui le pays. Au Soudan du Sud et au Tchad, la saison des pluies a provoqué une augmentation des cas de paludisme sur les sites accueillant des réfugiés. Cette situation s’inscrit dans un contexte marqué par des taux alarmants de malnutrition, des cas de rougeole, des infections respiratoires aiguës, des diarrhées aiguës et des risques d’épidémies de choléra.
Depuis le début du conflit au Soudan, plus de 10,3 millions de personnes ont été forcées de fuir leurs foyers (page en anglais) et se sont réfugiées ailleurs au Soudan ou dans les pays voisins. La situation humanitaire et le niveau de financement étant déjà précaires avant cette dernière épidémie de choléra, des fonds sont désespérément nécessaires pour soutenir la délivrance de soins de santé et d’autres formes d’aide. Il s’agit notamment de renforcer les centres de traitement du choléra et d’autres établissements de santé, d’augmenter le personnel de santé disponible et d’accroître les stocks de liquides intraveineux et de médicaments.
Sur les 1,5 milliard de dollars requis par le HCR et d’autres partenaires pour financer le Plan régional d’intervention en faveur des réfugiés (RRRP) (document en anglais) et fournir une assistance aux pays limitrophes du Soudan, seuls 22 % ont été reçus. La réponse inter-agences au Soudan (page en anglais) n’est quant à elle financée qu’à hauteur de 37 %.
Pour de plus amples informations :
- Pour le Soudan, Assadullah Nasrullah, nasrulla@unhcr.org,+254 113 676 413
- À Nairobi (régional), Faith Kasina, kasina@unhcr.org,+254 113 427 094
- À Genève, Olga Sarrado, sarrado@unhcr.org,+41 797 402 307