En amont du Forum mondial sur les réfugiés prévu en décembre, un nouveau rapport fait le point sur les progrès accomplis par rapport aux engagements pris en 2019 et propose des pistes pour combler les lacunes en matière d’éducation, d’emploi et d’inclusion des réfugiés
GENÈVE – Au cours des quatre dernières années, la communauté internationale a réalisé des progrès tangibles dans la mise en œuvre de solutions communes, coordonnées et reposant sur des données fiables en vue d’améliorer la vie des réfugiés. Toutefois, il convient de renforcer ces efforts pour faire face à l’augmentation continue du nombre de déplacements forcés à travers le monde, a indiqué vendredi le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
A la veille du Forum mondial sur les réfugiés qui se tiendra le mois prochain, le Rapport sur les indicateurs du Pacte mondial sur les réfugiés 2023 du HCR (en anglais) fait état d’avancées solides dans quatre domaines clés : l’allègement de la pression exercée sur les pays d’accueil, le renforcement de l’autonomie des réfugiés, un meilleur accès aux solutions proposées par les pays tiers et l’amélioration de la situation dans les pays d’origine.
« Ce rapport est, au fond, une source d’espoir même s’il reste encore beaucoup à faire », a indiqué Gillian Triggs, Haut Commissaire assistante du HCR en charge de la protection. « Les chiffres du rapport viennent conforter la vision qui sous-tend le Pacte mondial sur les réfugiés. Ce n’est qu’en unissant nos efforts que nous pourrons mieux protéger les réfugiés. »
Le rapport révèle que sept réfugiés sur dix sont légalement autorisés à travailler, mais que dans la pratique, seule la moitié d’entre eux ont effectivement accès à un emploi formel. Six réfugiés sur dix bénéficient du droit de circuler librement. Les politiques éducatives sont globalement favorables à l’inclusion des réfugiés. Par ailleurs, depuis 2016, le nombre et le spectre des partenaires impliqués dans tout ce qui touche aux réfugiés ont augmenté, avec notamment davantage d’ONG locales, d’organisations confessionnelles, d’organisations de réfugiés et d’organisations gérées par des femmes.
Les départs dans le cadre de la réinstallation ont repris en 2022, mais pas dans des proportions suffisantes pour réduire l’écart entre les besoins et le nombre de places disponibles. Plus de 1,2 million de réfugiés ont pu bénéficier du regroupement familial et d’autres voies d’accès à la sécurité entre 2016 et 2021.
Les fonds destinés aux crises de réfugiés sont restés importants. L’aide publique au développement pour les pays à revenu faible et intermédiaire a atteint 26,4 milliards de dollars en 2020-2021. La majeure partie de cette aide provenait de cinq principaux bailleurs de fonds.
À la mi-2023, on comptait 35,8 millions de réfugiés relevant du mandat du HCR ainsi que d’autres personnes ayant besoin d’une protection internationale, dont les deux tiers environ se trouvaient dans une situation de déplacement prolongé. Les besoins de ces personnes sont toujours supérieurs aux solutions proposées, que ce soit en termes de possibilités de retour ou de financement disponible. Le partage des responsabilités demeure très inéquitable : 55 % des réfugiés sont accueillis dans dix pays seulement et 75 % se trouvent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
La crise du COVID-19 a coïncidé avec la première hausse de la pauvreté dans le monde depuis 30 ans. Lorsqu’elles sont disponibles, les statistiques montrent que les populations réfugiées ont tendance à connaître des taux de pauvreté plus élevés que les ressortissants nationaux, et que les enfants sont particulièrement affectés.
« Les lacunes constatées nous indiquent où nous devons redoubler d’efforts », a ajouté Gillian Triggs. « Le Pacte mondial nous montre la voie à suivre. Lors du prochain Forum mondial sur les réfugiés, nous devrons traduire les nouveaux engagements en actions mesurables. »
Contacts
À Genève : Mel Paramasivan, paramasi@unhcr.org, +41 79 526 59 48
Notes à l’attention des journalistes
Le Rapport et le Forum mondial sur les réfugiés
Le Rapport sur les indicateurs, le deuxième du genre depuis que l’Assemblée générale des Nations Unies a entériné le Pacte mondial sur les réfugiés en 2018, guidera les discussions lors du Forum mondial sur les réfugiés qui se tiendra à Genève du 13 au 15 décembre et auquel devraient assister environ 3 000 participants du monde entier, aussi bien des leaders politiques que des réfugiés.
Cette rencontre offrira aux représentants des gouvernements, du secteur privé, des groupes confessionnels, des fondations caritatives, des institutions financières, des associations de réfugiés, des acteurs de l’aide humanitaire et du développement, ainsi qu’à un large éventail d’autres participants, l’occasion de s’engager à agir concrètement en faveur des réfugiés et des principes énoncés dans le Pacte.
Le rapport fait état de 1 700 engagements pris depuis le Forum de 2019, avec la participation de 133 États et de plus de 550 acteurs non étatiques.
Un tiers des engagements pour lesquels des progrès ont été rapportés ont été entièrement réalisés. Accédez à plus d’informations sur les engagements de 2019 (en anglais)
Plus d’informations sur la méthodologie utilisée pour rédiger le rapport (en anglais).
Accédez aux informations concernant l’accréditation des médias au Forum mondial sur les réfugiés (en anglais).