Le centre de production de sacs de jute du camp de Kutapalong permet aux femmes réfugiées de subvenir aux besoins de leurs familles et de se sentir moins isolées.
Hussain s’est retrouvée séparée de son mari lors des violences qui ont éclaté dans l’État de Rakhine, au Myanmar, en août 2017. Elle a fui et a franchi la frontière vers le Bangladesh avec ses parents et ses deux jeunes enfants. Elle a donné naissance à son troisième enfant après son arrivée à Cox’s Bazar. « Je n’ai pas de nouvelles de mon mari depuis lors. Je suppose donc qu’il est mort », dit-elle.
Avant d’avoir commencé à travailler au centre de production il y a un peu plus d’un an, elle avait du mal à joindre les deux bouts et à subvenir aux besoins de ses enfants.
“Je m’inquiétais tout le temps de savoir comment j’allais pouvoir nourrir mes enfants.”
« Dans les rations, nous ne recevions ni vêtements ni rien d’autre, et même la quantité de nourriture était insuffisante », se souvient-elle. « Je m’inquiétais tout le temps de savoir comment j’allais pouvoir nourrir mes enfants. »
Aujourd’hui, grâce à la petite allocation qu’elle perçoit, elle peut acheter de temps en temps du poisson ou des sandales pour ses enfants.
« Il n’est pas facile pour elles de venir ici en raison des nombreuses normes sociales », explique Urbi Chakma, en référence aux attitudes conservatrices à l’égard des femmes au sein de la communauté rohingya. « Elles brisent ces normes sociales et ces préjugés dans l’intérêt de leur famille. »
Hussain dit ne pas tenir compte des remarques qui lui suggèrent de rester à la maison. « Que ferais-je si j’écoutais les autres ? », interroge -t-elle. « Je peux acheter des choses pour mes enfants, c’est ce qui compte le plus pour moi. »
L’attitude de la communauté à l’égard des femmes qui travaillent à l’extérieur du foyer évolue lentement, affirme Urbi Chakma. Toutefois, le changement le plus important qu’elle a observé concerne les femmes elles-mêmes.
« Lorsque nous commençons la formation, elles sont toujours très timides », dit-elle. « Mais après la formation, on les voit prendre de l’assurance. »
Publie par le HCR, le 05 Mai 2023.