L'homme parle de manière expressive, en agitant la main, assis derrière une table à panneaux où une plaque affiche « HAUT COMMISSAIRE »

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, prononce son discours de clôture lors de la réunion annuelle du Comité exécutif du HCR à Genève. © HCR/Baz Ratner

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a clôturé la réunion du Comité exécutif à Genève en lançant un appel pour l’adoption de nouvelles approches et l’octroi de nouveaux financements afin de garantir un soutien durable aux réfugiés


Même s’il poursuit de nouvelles approches pour combler le manque croissant de financement de l’aide, pour limiter les effets du changement climatique et pour répondre aux nouveaux défis qui se posent à lui, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, restera fidèle à son mandat humanitaire. Celui-ci consiste à assurer la protection des personnes déplacées de force et des apatrides dans le monde et à trouver des solutions à leur situation, a déclaré vendredi le chef du HCR, Filippo Grandi.


Dans son discours de clôture de la réunion annuelle du Comité exécutif (ExCom) du HCR à Genève, Filippo Grandi a indiqué aux représentants des gouvernements que le HCR continuerait à répondre aux urgences telles que le conflit en cours au Liban – où, au cours de la semaine de réunion, des milliers de personnes ont fui les frappes aériennes – et aux autres crises qui perdurent telles que celles du Yémen, du Myanmar, du Sahel, de la République démocratique du Congo ou de l’Afghanistan.

« Soyez assurés qu’à chaque fois que vous serez confrontés à des crises de déplacement forcé, à chaque fois que vous aurez besoin de soutien et de conseils pour renforcer vos capacités d’asile ou votre cadre juridique, ou à chaque fois que vous accueillerez vos ressortissants de retour d’exil, le HCR sera à vos côtés », a affirmé le Haut Commissaire.

Filippo Grandi a également souligné les changements d’approche nécessaires de la part des gouvernements, des agences des Nations Unies, des acteurs du développement et des autres partenaires afin de garantir un soutien adéquat aux réfugiés, aux personnes déplacées, ainsi qu’aux pays et communautés d’accueil. Une aide efficace nécessite l’inclusion des réfugiés – ainsi qu’un investissement accru – dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du travail dans les pays d’accueil, a-t-il indiqué.

« Je tiens à le dire très clairement : le modèle d’aide que nous visons, fondé sur l’inclusion et l’autosuffisance, ne peut absolument pas fonctionner sans un soutien financier continu de la part des donateurs », a martelé le Haut Commissaire. « Les pays d’accueil ont insisté à plusieurs reprises sur ce point au cours de la semaine écoulée ».

Des avantages durables

Ses commentaires faisaient suite à des échanges avec des représentants gouvernementaux et d’autres partenaires en début de semaine, lors d’un événement parallèle consacré à la notion de durabilité de l’aide. Les participants à cette réunion ont partagé des exemples d’approches existantes dans des pays d’Afrique et d’Amérique latine, basées sur l’inclusion, qui viennent en aide aux réfugiés et aux communautés locales à court terme tout en offrant des avantages qui perdurent une fois que les réfugiés sont en mesure de retourner dans leur pays d’origine.

Lors de cette rencontre, Xavier Devictor, conseiller à la Banque mondiale en charge du développement dans les contextes de déplacement forcé, a expliqué qu’étant donné que la durée moyenne pendant laquelle les réfugiés sont accueillis dans un pays tiers est de 13 ans, il est judicieux de mettre en place des interventions qui, à la différence de l’aide humanitaire, peuvent être maintenues dans le temps.

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Le ministre soudanais de l'Intérieur, Khalil Basha Sayrin Amurgail (au premier plan à gauche), participe à un événement parallèle sur la crise régionale des réfugiés soudanais. © HCR/Baz Ratner
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Des représentants gouvernementaux et d'autres participants assistent à une réunion parallèle sur la situation au Liban. © HCR/Baz Ratner
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Xavier Devictor, conseiller à la Banque mondiale, s'exprime lors d'un événement parallèle du Comité exécutif sur la durabilité de l'aide. © HCR/Baz Ratner

 

Dans son discours de clôture, Filippo Grandi a également fait référence aux discussions sur une nouvelle approche « basée sur les itinéraires empruntés » pour mieux gérer les mouvements mixtes de réfugiés et de migrants dans de nombreuses régions du monde. Cette question a fait l’objet d’un autre événement parallèle le jeudi. Les participants se sont entendu dire que ces mouvements mixtes exposent de plus en plus les personnes en déplacement à de graves dangers et exercent une pression accrue sur les systèmes d’asile dans les pays de destination.

Diverses initiatives basées sur les itinéraires empruntés ont été examinées par les États, le HCR et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin de mieux soutenir les personnes en déplacement et de réduire le nombre de ces périples dangereux. Il s’agit notamment de soutenir les capacités d’asile des États, de fournir davantage de services de protection là où ils sont le plus nécessaires et de trouver d’autres solutions le long de ces itinéraires, notamment par l’emploi, la réinstallation des réfugiés ou le retour volontaire pour ceux qui n’ont pas besoin d’une protection internationale.

De nombreux États ont fait part de leur soutien à ces initiatives, tout en soulignant que la mise en œuvre de solutions, l’amélioration de la collecte de données et leur suivi nécessiteront un soutien financier plus important.

Sous-financement chronique

Le mardi, un événement parallèle a été organisé sur le thème du conflit au Soudan, où plus de 11,3 millions de personnes ont été déplacées de force au cours des 18 derniers mois, dont près de 3 millions de réfugiés qui ont dû fuir vers d’autres pays de la région. Les participants ont appris que le Tchad, qui accueille le plus grand nombre de réfugiés soudanais, avait reçu plus de 25 000 nouveaux arrivants au cours de la première semaine d’octobre, soit plus qu’au cours de tout le mois de septembre.

Dans un contexte de sous-financement chronique des interventions en faveur des réfugiés soudanais – actuellement moins d’un tiers des besoins totaux pour 2024 – les participants ont souligné la nécessité d’augmenter le financement des activités de développement et d’autres investissements à long terme au Tchad et dans les autres pays d’accueil, conformément au modèle de durabilité de l’aide.

Amid chronic underfunding of the refugee response for Sudan – currently amounting to less than a third of total needs for 2024 – participants underscored the need to increase development funding and other long-term investments in Chad and other host countries in line with the sustainable aid model.

Cette année, la réunion du Comité exécutif a également été marquée par le lancement officiel d’une nouvelle Alliance mondiale pour mettre fin à l’apatridie, s’appuyant sur le succès de la campagne #IBelong du HCR, qui a duré dix ans et au cours de laquelle plus d’un demi-million de personnes ont pu se voir octroyer une nationalité. Filippo Grandi a annoncé vendredi qu’une douzaine de membres supplémentaires avaient rejoint l’Alliance durant l’ExCom, et que d’autres avaient annoncé leur intention d’y adhérer.

Vidéo : IBelong – a 10-year campaign that helped half a million people around the world acquire citizenship.

Après avoir réitéré son appel pour l’instauration de réels cessez-le-feu au Moyen-Orient et dans d’autres zones de conflit, le Haut Commissaire a conclu en citant l’ancienne réfugiée syrienne Jin Davod, l’une des lauréates régionales de la distinction Nansen pour les réfugiés du HCR honorée lundi, qui a déclaré dans son discours de remerciement : « Personne ne choisit d’être un réfugié, mais on peut choisir de leur venir en aide ».

« Nous devons en effet continuer à non seulement venir en aide aux réfugiés, mais aussi à les écouter et à leur donner les moyens d’agir pour qu’ils puissent cesser d’être des réfugiés. Merci de faire ce choix avec nous », a conclu Filippo Grandi.

Publie par le HCR, le 23 octobre 2024.

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