Un débat d’étudiants lors du Défi MUN 2020 du HCR pour les réfugiés à Genève, Suisse © FERMUN
Le HCR a fait réfléchir les étudiants sur les questions liées aux déplacements forcés. Voici un résumé de leurs idées et réflexions novatrices issues de leurs débats.
Avez-vous déjà entendu parler du « Modèle des Nations Unies » (MUN) ? Ces simulations de l’ONU, dans lesquelles des élèves, de l’école primaire à l’université, se mettent dans la peau des diplomates pour résoudre des problèmes mondiaux, ont gagné en popularité dans le monde entier, au point d’être relayées dans les Simpsons.
Au début de l’année 2020, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a décidé de mettre les étudiants au défi d’aborder les questions liées aux déplacements forcés lors de leurs débats. La récompense ? Partager les idées gagnantes auprès des décideurs politiques.
Plus de 20 000 étudiants dans 75 pays ont accepté de relever le défi. Ils ont collectivement rédigé des « résolutions » qui ont été examinées par un groupe d’experts et de jeunes réfugiés. Voici un résumé de ces idées et réflexions novatrices.
1. Des permis de séjour pour les personnes qui fuient les situations d’urgence liées au climat
« De nombreuses personnes déracinées par le changement climatique se trouvent dans les régions du monde qui contribuent le moins aux émissions de carbone. Nous avons l’obligation morale de les aider ». – Shalom, 20 ans, Nigéria
Les étudiants de l’université de Lagos au Nigéria ont demandé aux États de créer des permis de résidence d’urgence pour permettre aux personnes qui fuient les sécheresses, les inondations et l’élévation du niveau de la mer de se relocaliser dans des endroits sûrs.
2. Des systèmes d’alerte précoce pour reloger les personnes affectées par la sécheresse
Les élèves du collège et du lycée de l’Université méditerranéenne de Chypre ont recommandé d’intensifier les recherches sur le suivi des sécheresses, afin de développer des systèmes d’alerte précoce pour que les populations affectées puissent être relocalisées avant d’être forcées d’abandonner leur maison et leurs terres.
3. Eduquer les générations futures sur la question des réfugiés
Pour lutter contre la xénophobie, les étudiants de l’université Valley Forge MUN au Costa Rica ont exhorté les gouvernements à réformer leurs systèmes éducatifs pour y inclure des thèmes liés aux droits des réfugiés.
« Les jeunes seront les prochains dirigeants mondiaux. Tout commence à l’école. C’est là que nous devons apprendre que les réfugiés ne sont pas des étrangers venus d’un autre monde, que nous sommes tous égaux ». – Claudia, 15 ans, Costa Rica
4. Outil de filtrage pour alerter les utilisateurs des médias sociaux sur les discours de haine à l’égard des réfugiés
« Les messages toxiques sont un obstacle à l’intégration. Il est impératif que nous fassions preuve de compassion pour accueillir les réfugiés à bras ouverts afin d’assurer un succès mutuel ». – Anwar et Amir, 18 ans, Canada
Les étudiants internationaux de la National High School MUN aux États-Unis ont fait appel aux plateformes de médias sociaux pour créer des algorithmes permettant de détecter les discours haineux dirigés contre les réfugiés et d’alerter les utilisateurs.
5. Base de données internationale d’offres d’emploi pour les réfugiés
Pour favoriser l’inclusion économique des réfugiés, des lycéens de l’Université libano-américaine MUN au Liban ont suggéré de créer une base de données internationale sur les possibilités d’emploi pour les réfugiés, permettant aux employeurs de rechercher des réfugiés par voie électronique en fonction de leurs qualifications et compétences.
6. Une réduction d’impôt de 10% pour les entreprises employant des réfugiés
Pour inciter les employeurs à embaucher des réfugiés, des lycéens de la Vancouver Youth MUN au Canada ont proposé un allégement fiscal de 10% pour les entreprises employant des réfugiés et le label « citoyen du monde » pour reconnaître leur contribution.
7. Un meilleur accès à Internet et aux plates-formes d’éducation en ligne
Des lycéens de Ramona MUN en Californie ont demandé à la communauté internationale d’améliorer l’accès à Internet dans les communautés réfugiées et de fournir des plateformes éducatives avec des cours et des devoirs pré-enregistrés pour les enfants confrontés à des problèmes de connectivité.
8. Programmes de santé mentale pour les réfugiés dans les écoles
Pour améliorer le bien-être mental des réfugiés dans les écoles, les élèves de l’Inventure Academy MUN au Bengaluru, en Inde, ont suggéré de former davantage les enseignants et de donner aux enfants réfugiés l’accès à des activités extrascolaires telles que le sport et la musique afin de lutter contre l’isolement social.
« Lorsque nous pensons à l’éducation des réfugiés, nous sommes tellement perdus dans les besoins physiques des élèves que nous excluons en quelque sorte la santé mentale. Mais il est tellement important pour les réfugiés de ne pas seulement les propulser dans leurs études, mais de leur permettre de vivre une vie meilleure. » – Shayan, 16 ans, Inde
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Les idées gagnantes ont été partagées lors du Dialogue du Haut Commissaire sur la protection, une conférence de haut niveau qui réunit chaque année des décideurs politiques, des réfugiés, des experts et des universitaires. Le HCR en fera la promotion pour inciter les gens à construire un monde plus accueillant pour les réfugiés.
« C’est vraiment passionnant que ces idées puissent être partagées avec les décideurs. Il est important que les jeunes jouent un grand rôle pour tenter de résoudre ces problèmes. Nous avons la capacité d’essayer de changer tant d’aspects convenus de la société”. – Evie, 16 ans, Chypre
