Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Shabia Mantoo – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 17 juillet 2020 au Palais des Nations à Genève.
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, se félicite d’une nouvelle loi sur l’apatridie en Ukraine, qui est entrée en vigueur cette semaine. Cette loi accordera à des milliers de personnes dépourvues de nationalité la possibilité de travailler légalement, d’étudier et d’accéder aux soins de santé, entre autres droits et nouvelles opportunités, et elle leur ouvrira également la voie vers la citoyenneté, une fois qu’elles auront été reconnues en tant qu’apatrides.
Cette nouvelle loi intitulée « Amendements à certains actes législatifs de l’Ukraine concernant la reconnaissance de l’apatridie » a été signée par le président de l’Ukraine cette semaine, après avoir été adoptée par le Parlement le 16 juin dernier.
Elle constitue une étape importante pour mettre fin à l’apatridie dans le pays.
Elle établit formellement une procédure de détermination de l’apatridie qui devrait bénéficier à environ 35 000 personnes dans le pays – qui sont apatrides ou dont la nationalité est indéterminée.
Il s’agit notamment de personnes qui résident en Ukraine depuis de nombreuses années – dont beaucoup depuis la dissolution de l’ex-Union soviétique – mais qui n’ont pas pu acquérir la citoyenneté ukrainienne ou une autre nationalité en raison d’un manque de documents d’identité ou de liens avec les pays post-soviétiques.
Avec l’introduction de cette procédure, les apatrides reconnus pourront désormais régulariser leur séjour en obtenant des permis de séjour temporaires. Ils auront le droit de circuler librement, de travailler et d’accéder aux services d’éducation et de santé.
Par ailleurs, cette nouvelle loi leur ouvrira la voie à la naturalisation en tant que citoyens ukrainiens. Après cinq ans de résidence permanente en Ukraine, les personnes reconnues comme étant apatrides pourront demander leur naturalisation.
La loi a été rédigée par des membres du Parlement en étroite collaboration avec le service national des migrations, le ministère de l’intérieur et en consultation avec d’autres entités gouvernementales, des experts de la société civile et le HCR.
Le HCR plaide pour l’introduction d’une procédure de détermination de l’apatridie depuis 2013, date à laquelle l’Ukraine a adhéré aux deux traités des Nations unies sur l’apatridie – la Convention de 1954 relative au statut des apatrides et la Convention de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie.
Le HCR se tient prêt à apporter son appui aux autorités dans l’application de la loi et a offert son assistance au Service national ukrainien des migrations, en dispensant des formations au personnel clé de leurs services régionaux ainsi qu’aux juristes, y compris ceux des centres d’aide juridique gratuite gérés par l’État. Le HCR sensibilisera également les populations concernées à la possibilité de demander le statut d’apatride.
A travers le monde entier, l’apatridie détruit la vie de millions de personnes, qui n’ont pas accès aux droits fondamentaux ni à la reconnaissance officielle. Quelque 4,2 millions d’apatrides sont signalés par 76 pays, mais le HCR estime que le nombre réel est nettement plus élevé.
En 2014, le HCR a lancé une campagne mondiale intitulée #IBelong visant à mettre fin à l’apatridie en l’espace d’une décennie. Depuis lors, 95 gouvernements, la société civile et des organisations internationales et régionales se sont engagés à lutter contre l’apatridie, une cause majeure de privation des droits de l’homme pour des millions de personnes dans le monde.
Au-delà de soutenir les efforts du gouvernement pour résoudre le problème de l’apatridie, le HCR en Ukraine fournit une assistance aux réfugiés, aux demandeurs d’asile, aux personnes déplacées à l’intérieur du pays ainsi qu’à d’autres personnes touchées par le conflit et soutient la recherche de solutions. Près de 1,7 million de personnes ont été touchées par le conflit, dont 734 000 sont déplacées à l’intérieur du pays.
Voir aussi : Netflix diffuse Stateless, une nouvelle série de fiction produite par Cate Blanchett
Le HCR a apporté son appui aux autorités nationales et à la société civile pour répondre aux besoins des personnes déracinées, en leur fournissant une assistance juridique, matérielle et sociale, y compris dans le cadre des efforts de prévention et de lutte contre le Covid-19. Le HCR concentre ses activités sur le renforcement de leurs droits et libertés, l’amélioration de leurs conditions de vie et la mise en œuvre de solutions à long terme.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
- En Ukraine, Victoria Andrievska, andrievs@unhcr.org, +380 50 413 8404
- A Genève, Shabia Mantoo, mantoo@unhcr.org, +41 79 337 76 50
Publie par le HCR, le 17 juillet 2020