Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Boris Cheshirkov – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 10 août 2021 au Palais des Nations à Genève.
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et ses partenaires ont retrouvé l’accès aux camps de Mai Aini et d’Adi Harush pour les réfugiés érythréens dans la région du Tigré en Ethiopie. De violents affrontements dans la région avaient empêché le personnel du HCR d’accéder à ces camps depuis le 13 juillet.
La livraison de l’aide d’urgence a repris le 5 août pour les 23 000 réfugiés qui se trouvent dans les deux camps.
Cependant, l’accès demeure limité du fait de la situation sécuritaire complexe et instable et les réfugiés continuent de faire face à des conditions de vie difficiles. Les services essentiels tels que les soins de santé ne sont toujours pas assurés et l’eau potable se raréfie.
Le HCR demande un passage sûr, ce qui permettra aux réfugiés de Mai Aini et d’Adi Harush d’être transférés vers le nouveau site d’Alemwach, près de la ville de Dabat, à environ 135 kilomètres.
Alors que le HCR et l’ARRA, l’Agence éthiopienne pour les réfugiés et les rapatriés, achèvent les travaux à Alemwach, des logements d’urgence dans des abris communautaires à Dabat ont été identifiés, avec le soutien de la communauté locale. Un premier groupe de 126 réfugiés y a été relocalisé, et ils reçoivent une assistance.
Au cours de la semaine dernière, l’accès humanitaire au Tigré s’est amélioré et le personnel du HCR ainsi que 12 camions transportant du matériel de secours ont rejoint Mekelle, le chef-lieu de la région.
L’accès sans entrave au Tigré et à l’ensemble de la région doit être garanti par toutes les parties au conflit, afin de permettre au HCR et à ses partenaires de fournir et d’intensifier l’aide humanitaire et les prestations de protection nécessaires à des dizaines de milliers de personnes ayant un besoin urgent de soutien.
Depuis le 4 août, le HCR, en collaboration avec l’ARRA et l’ONG WISE, a commencé à délivrer des documents d’identification temporaires aux réfugiés érythréens qui ont fui vers Addis Abeba depuis les camps de Shimelba et de Hitsats, au nord du Tigré, qui avaient été détruits début 2021. Ces documents d’identité, dont la durée de validité est de trois ans, permettront aux réfugiés d’accéder à l’aide, aux services et à des prestations de protection.
Le HCR est également préoccupé par de récents déplacements forcés dus aux combats dans les régions éthiopiennes d’Amhara et d’Afar. Selon les estimations des autorités locales et du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), quelque 100 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays dans la région d’Amhara et 70 000 autres dans la région d’Afar.
Le HCR a également observé une augmentation du nombre de réfugiés qui traversent la frontière vers le Soudan depuis l’Éthiopie. Le mois dernier, plus de 275 réfugiés, dont une quarantaine d’Érythréens, sont arrivés dans la région soudanaise de Hamdayet, qui borde le Tigré. Un groupe plus important d’environ 900 personnes de l’ethnie qemant a traversé la frontière vers le Soudan depuis la région d’Amhara via Gallabat. Le HCR et ses partenaires coordonnent les efforts d’aide et supervisent les plans de préparation en cas d’afflux supplémentaire vers l’est du Soudan.
Le HCR lance un appel de fonds d’un montant de 164,5 millions de dollars pour aider 96 000 réfugiés érythréens et 650 000 déplacés internes dans la région du Tigré en Éthiopie et jusqu’à 120 000 réfugiés éthiopiens dans l’est du Soudan.
Une part de 101,3 millions de dollars, soit 61% de l’appel de fonds, permettra de fournir une aide essentielle telle que des abris, des articles ménagers et des prestations de protection, y compris un soutien aux victimes de violences sexistes, dans la région du Tigré.
Par ailleurs, une autre part de 63,2 millions de dollars permettra de renforcer les efforts d’aide du HCR dans l’est du Soudan et dans l’Etat du Nil Bleu, où nous fournissons une assistance en matière de prestations de protection, d’abris, d’eau et d’installations d’assainissement, de soins de santé et de logistique. Le HCR fait également tout son possible pour prépositionner d’urgence du matériel de secours et mettre en place des installations aux points de passage frontière pour tout nouvel arrivant en provenance de l’Ethiopie.
Les équipes du HCR se tiennent prêtes à porter assistance à ces populations pour lesquelles l’aide humanitaire est la seule bouée de sauvetage, certaines étant encore hors de portée du fait de la poursuite des affrontements.
Le HCR continue d’appeler toutes les parties au conflit à protéger les civils conformément à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et demande un accès sûr et sans entrave pour pouvoir accéder à toutes les personnes dans le besoin.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
- A Nairobi (régional), Faith Kasina, kasina@unhcr.org, +254 113 427 094
- A Genève, Boris Cheshirkov, cheshirk@unhcr.org, +41 79 433 76 82
- A Addis, Neven Crvenkovic, crvenkov@unhcr.org, +251 948 053 450
- A Khartoum, Giulia Raffaelli, raffaelg@unhcr.org, +249 (0) 912 167 016
- A New York, Kathryn Mahoney, mahoney@unhcr.org +1 347 443 764
Publié par la HCR, le 10 août 2021