Une femme montre fièrement un certificat de naissance avec un petit enfant dans les bras. Toutes deux portent des vêtements très colorés et à motifs et se tiennent devant une clôture avec de hauts poteaux et de la verdure autour d'elles.

Asha Suleiman, membre de la communauté Pemba du Kenya, arbore fièrement l’acte de naissance de sa fille qu’elle vient d’obtenir en novembre 2022. © HCR/Charity Nzomo

GENÈVE – Plus d’un demi-million de personnes dans le monde qui vivaient dans l’ombre, privées de leur droit à la nationalité, ont maintenant acquis la citoyenneté suite au lancement, il y a dix ans, de la campagne #IBelong (#Jexiste), selon un nouveau rapport sur l’apatridie publié aujourd’hui par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

L’apatridie, qui constitue une violation majeure des droits humains, prive les individus de leurs droits fondamentaux. Discriminées et marginalisées tant politiquement qu’économiquement, les personnes en situation d’apatridie ont du mal à accéder à des services essentiels tels que la santé et l’éducation. Ils sont ainsi particulièrement vulnérables à l’exploitation et à la maltraitance.

Le HCR a lancé la campagne en octobre 2014 afin de mobiliser une action internationale pour résoudre le fléau de l’apatridie. La campagne prend fin cette année. Au cours des dix dernières années, de nombreuses réalisations notables ont permis à des dizaines de milliers d’apatrides d’accéder à la citoyenneté, de mieux identifier et protéger les apatrides ou de veiller à ce qu’aucun enfant ne naisse apatride. Depuis 2010, il y a eu au total 77 nouvelles adhésions aux Conventions des Nations Unies sur l’apatridie de 1954 et 1961. Au moins 22 États ont adopté des plans d’action nationaux pour mettre fin à l’apatridie au cours de la dernière décennie.

Du Turkménistan au Portugal, en passant par la Macédoine du Nord, le Rwanda, le Brésil, le Vietnam, la Thaïlande et d’autres pays, des mesures décisives ont été prises pour lutter contre l’apatridie. Par exemple :

  • Le Kenya (lien en anglais) a depuis accordé la nationalité aux membres des minorités Makonde, Shona et Pemba.
  • Le Kirghizstan est devenu le premier pays au monde à résoudre tous les cas connus d’apatridie.
  • La Sierra Leone (lien en anglais), Madagascar et le Liberia ont fait progresser l’égalité des sexes et la prévention de l’apatridie des enfants en accordant aux femmes le droit de transmettre leur nationalité à leurs enfants, sur un pied d’égalité avec les hommes.

Pour plus de détails, consultez le rapport (en anglais) : The #IBelong Campaign: A Decade of Action to End Statelessness, 2014-2024.

« #IBelong était une campagne ambitieuse qui visait à mettre en lumière cette grave injustice mondiale invisible et à persuader les États à prendre des mesures », a déclaré Ruven Menikdiwela, Haut Commissaire assistante du HCR en charge de la protection. « De grandes avancées ont été réalisées pour remédier à ce fléau, des mesures supplémentaire restent nécessaires. Il y a encore d’innombrables personnes qui n’existent pas sur le papier – et qui sont donc poussées en marge de la société, simplement à cause de la discrimination ethnique, religieuse ou de genre, ou à cause des failles dans les lois et les politiques sur la nationalité ».

Alors que la campagne #IBelong arrive à son terme, une réunion de haut niveau sur l’apatridie se tiendra le 14 octobre 2024 lors de la réunion annuelle du Comité exécutif du HCR à Genève. La question de la lutte mondiale contre l’apatridie y sera abordée. Plus de 100 délégations gouvernementales et environ 50 organisations intergouvernementales et représentants de la société civile y participeront. Afin d’exploiter cette dynamique, le HCR lancera une Alliance mondiale pour mettre fin à l’apatridie (lien en anglais) à l’occasion de cette réunion. Cette Alliance réunira des États, des agences des Nations Unies, des organisations de la société civile, des organisations dirigées par des apatrides, des représentants du monde universitaire et du secteur privé, et bien d’autres encore afin d’amplifier les efforts de plaidoyer collectifs et de susciter des engagements politiques et des réformes juridiques pour garantir que chacun jouisse du droit à une nationalité sans discrimination.

« A une époque où le monde est ébranlé par les conflits, des divisions et une polarisation croissante, la quête de l’unité, de l’inclusion et du respect de la dignité humaine doit se poursuivre », a ajouté Ruven Menikdiwela.

Le HCR défend les droits des apatrides et travaille avec divers partenaires pour prévenir et mettre fin à l’apatridie dans le monde. Au total, le HCR a recensé 4,4 millions d’apatrides en 2023. Environ 1,3 million d’apatrides dans le monde sont également déplacés. Voyez ici pour plus d’informations sur notre travail avec les apatrides.

Pour de plus amples informations sur ce sujet, veuillez svp contacter :

Photos et des vidéos sur l’apatridie

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