Une mère tient son bébé.

Une mère tient son bébé dans les bras, alors qu’elle traverse le pont Simón Bolívar, à Cucuta, Colombie. Avril 2019. © HCR/Vincent Tremeau

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Babar Baloch – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 11 décembre 2020 au Palais des Nations à Genève.

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, lance une mise en garde sur les niveaux de traumatisme et de désespoir sans précédent parmi les réfugiés et les migrants nouvellement arrivés depuis le Venezuela. Beaucoup d’entre eux arrivent dans des conditions désastreuses au sein des communautés d’accueil durement touchées par la pandémie. Un soutien urgent est nécessaire pour les protéger et leur venir en aide.

Comme les frontières sont toujours fermées dans la région, les personnes franchissent les frontières par des points de passage informels où opèrent des groupes armés illégaux ainsi que des réseaux de passeurs et de traite des êtres humains. Selon des évaluations rapides menées sur le terrain, environ 500 à 700 personnes quittent le Venezuela chaque jour et sont exposées à des risques accrus de violence, d’exploitation et de traite des êtres humains. Certaines rapportent avoir subi des vols, des extorsions, des violences et des abus dans les zones de transit et frontalières, au cours de leur périple en quête de sécurité.

Selon les informations fournies par les employés du HCR sur le terrain, 70% des nouveaux arrivants en Colombie ont fait le voyage à pied, certains avec seulement les vêtements portés ce jour-là. Alors que les conditions au Venezuela continuent à se détériorer, beaucoup arrivent en Colombie affaiblis et en état de malnutrition, ayant fait face à la paupérisation et aux difficultés depuis de nombreux mois.

Le personnel du HCR sur le terrain dans les zones frontalières observe une augmentation notable du nombre de femmes, d’hommes et d’enfants qui arrivent seuls et dans un état d’extrême précarité. Parmi eux se trouvent des enfants et des adolescents non accompagnés qui ont quitté leur famille ou en ont été séparés.

Beaucoup souffrent de traumatisme et de détresse psychologique, et ont un besoin immédiat de protection et d’aide humanitaire, notamment en matière de soins de santé, d’hébergement, de nourriture et de soutien psychosocial. Les enfants non accompagnés et séparés, les personnes handicapées et les populations indigènes ont également besoin de soins spécialisés et de prestations de protection.

Du fait de la fermeture des frontières, beaucoup sont obligés d’entrer en Colombie et dans d’autres pays d’accueil par des points de passage frontière informels, ce qui rend difficile la régularisation de leur statut. Par conséquent, ils ont un accès limité aux droits fondamentaux et aux services essentiels, et risquent également d’être expulsés, de faire l’objet de la traite des êtres humains, du travail forcé ou de l’exploitation sexuelle. Par crainte d’être détenus ou expulsés, certains réfugiés et migrants hésitent à s’adresser aux organisations humanitaires pour obtenir de l’aide, ainsi qu’aux autorités compétentes.

Dans le contexte d’effondrement économique et du fait de la pandémie dans la région, les communautés d’accueil peuvent hésiter ou être réticents à accueillir de nouveaux arrivants.

Malgré les défis posés par la pandémie et les restrictions de mobilité qui y sont associées, le HCR et ses partenaires continuent d’adapter les activités d’aide humanitaire pour répondre à la hausse des besoins.

Le HCR a intensifié sa réponse opérationnelle dans les zones frontalières en coordination avec ses partenaires et les autorités compétentes, en renforçant les capacités d’accueil, en augmentant les services de santé et de soutien psychosocial, en fournissant des abris d’urgence, en distribuant de la nourriture et des kits d’hygiène et en étendant les programmes de transfert d’argent, notamment en Colombie et au Brésil.

Dans le cadre d’un effort conjoint inter-agences, et avec la société civile, qui est dirigé par les autorités religieuses, le HCR travaille également à réactiver les réseaux pour fournir des espaces sûrs, une assistance en première ligne, des informations et une orientation aux Vénézuéliens déracinés.

Le HCR continue de plaider auprès des pays hôtes et de leur fournir un appui, afin qu’ils assurent des prestations de protection internationale aux personnes qui en ont besoin. Des efforts coordonnés ont été mis en œuvre par les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, dans le cadre du Processus de Quito, pour travailler sur les moyens de promouvoir des mouvements sûrs et réguliers dans la région, d’assurer la protection des personnes les plus vulnérables et de travailler à l’inclusion socio-économique des réfugiés et des migrants vénézuéliens.

Jeudi, 159 organisations humanitaires, dans le cadre de la plateforme régionale de coordination inter-agences (R4V), ont lancé un plan régional de 1,44 milliard de dollars pour répondre aux besoins croissants des 4,6 millions de réfugiés et migrants vénézuéliens en Amérique latine et dans les Caraïbes ainsi qu’à ceux des communautés qui les accueillent. Ce plan vise à répondre aux besoins croissants qui ont été exacerbés cette année en raison de la pandémie de Covid-19. Le soutien de la communauté internationale reste essentiel pour soutenir les efforts humanitaires et aider les pays d’accueil à préserver l’espace de protection disponible et à assurer une coexistence pacifique.

 

Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :

Publié par le HCR, le 11 décembre 2020.

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