Quelques maisons ont été détruites. Il y a des débris qui traînent et le sol semble humide.

Un quartier de Porto Alegre, dans le sud du Brésil, qui abritait autrefois des familles de réfugiés et qui a été dévasté par des inondations sans précédent le mois dernier. © HCR/Ricardo Ara

Ceci est un résumé des déclarations d’Andrew Harper, conseiller spécial du HCR pour l’action climatique – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse qui s’est tenue le 28 juin 2024 au Palais des Nations à Genève

Des intempéries et des catastrophes naturelles dévastatrices ébranlent de nombreuses communautés de réfugiés et de personnes déplacées dans le monde entier, aggravant leur situation et les obligeant, dans certains cas, à repartir de zéro.

C’est ce qu’a observé le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, avec une série d’inondations catastrophiques, de tremblements de terre, de cyclones, de tempêtes et de vagues de chaleur affectant les réfugiés et les déplacés internes en Afrique, dans les Amériques, en Asie et au-delà.

Au Brésil, des inondations dévastatrices dans l’État de Rio Grande do Sul, au sud du pays, ont coûté la vie à au moins 170 personnes, et en ont déplacé plus d’un demi-million (630 000). Au total, ce sont quelque 2,39 millions d’individus qui sont affectés. Parmi les personnes touchées, 43 000 réfugiés et autres personnes ayant besoin d’une protection internationale, notamment des Vénézuéliens, des Haïtiens et des Cubains.

Les réfugiés ont décrit aux équipes du HCR comment ils ont échappé à la mort, perdu leurs habitations, leurs biens et parfois leurs sources de revenus. Dans la banlieue de Porto Alegre, capitale de l’État, une mère réfugiée a relaté comment son campement informel a été emporté par les eaux, l’obligeant à se réfugier sur un toit pendant deux longs jours avant d’être secourue.

Bien que les eaux se soient retirées, les conséquences de cette catastrophe sont encore perceptibles. Les Brésiliens et les réfugiés qui ont perdu leurs habitations sont maintenant hébergés dans des abris d’urgence ou partagent des maisons privées avec de nombreuses autres familles sinistrées. Près de deux mois plus tard, nombreux sont ceux qui choisissent de rentrer chez eux, même dans les zones à haut risque où les conditions de vie ne sont pas décentes. Avec l’approche de l’hiver et la baisse des températures, les risques sanitaires augmentent également. Les dernières inondations font suite à une série d’autres événements climatiques extrêmes dans le pays, y compris des incendies records et l’une des pires sécheresses.

Le HCR travaille avec les autorités brésiliennes pour fournir des abris d’urgence, identifier les personnes les plus vulnérables et les aider en leur fournissant des conseils et en les orientant vers l’obtention de documents et une aide à la protection sociale, en distribuant des articles de secours – tels que des matelas et des ustensiles de cuisine – et en fournissant un soutien psychosocial et des orientations vers d’autres services de base et spécialisés. Mais les besoins sont énormes et continueront de croître.

Ailleurs, des catastrophes climatiques ont également frappé des régions d’Afghanistan, du Bangladesh et d’Afrique de l’Est au cours des dernières semaines.

Dans toute l’Afrique de l’Est et la région des Grands Lacs, des centaines de milliers de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays sont encore sous le choc en raison des graves conséquences des inondations dévastatrices qui ont balayé la région entre avril et mai de cette année. Au Burundi, en Éthiopie, au Kenya, au Rwanda et en Somalie – les pays les plus durement touchés – les maisons de nombreux réfugiés ont été inondées ou détruites, et des infrastructures essentielles comme les routes, les systèmes de drainage et les installations sanitaires ont été endommagées. Ayant perdu leurs logements et leurs moyens de subsistance, de nombreux réfugiés ont été contraints de se déplacer à nouveau en quête de sécurité.

Le HCR est également préoccupé par le risque élevé d’inondations au Soudan et au Soudan du Sud, car de fortes pluies saisonnières sont en cours dans les régions accueillant des milliers de personnes ayant fui le conflit meurtrier qui sévit depuis un an au Soudan. Le Tchad, qui a accueilli 600 000 réfugiés soudanais depuis le début de la guerre, a été frappé par de fortes pluies. Celles-ci ont endommagé des abris précaires des réfugiés et des infrastructures dans l’est du pays.

S’il est encore possible de renforcer la préparation, le manque cruel de financement de l’aide humanitaire la plus élémentaire, tant au Soudan que dans les pays voisins, risque d’aggraver la situation.

Le HCR est présent sur le terrain, aux côtés des gouvernements et des partenaires, pour fournir une aide d’urgence aux personnes les plus touchées et pour renforcer les efforts de préparation. Alors que la situation devrait s’aggraver au cours de l’année, le HCR lance aujourd’hui un appel de près de 40 millions de dollars pour aider et protéger 5,6 millions de réfugiés, de rapatriés, de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays ainsi que les communautés locales au Burundi, en Éthiopie, en Somalie, au Rwanda, au Soudan du Sud et au Soudan. Cette somme permettra de fournir une aide d’urgence, notamment des abris et une assistance en espèces pour aider les familles touchées par les inondations à acheter des produits de première nécessité. Les fonds sollicités devraient également permettre de renforcer les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans les sites de déplacement et au sein des communautés d’accueil. Un soutien sera également apporté à la réhabilitation et à la reconstruction d’infrastructures telles que les systèmes d’approvisionnement en eau, les routes d’accès et les digues de protection contre les inondations.

Le HCR continue de plaider auprès de tous les pays d’accueil et de la communauté internationale pour que les réfugiés et autres populations déplacées soient inclus dans les programmes de protection sociale, les plans d’urgence, les plans d’atténuation des risques, de reconstruction et d’adaptation. Les communautés d’accueil et les gouvernements ont besoin de soutien et d’investissements pour s’assurer que ces populations sont équipées pour résister et répondre à ces chocs lorsqu’ils se produisent, pour renforcer leur résilience.

La fréquence, l’intensité et l’ampleur de ces catastrophes climatiques sont un signal d’alarme qui ne doit pas être ignoré. Si la crise climatique a des répercussions sur l’ensemble de la planète, ce sont les plus vulnérables, qui ont le moins contribué au changement climatique, qui en subissent le plus les conséquences. Le monde doit agir maintenant pour s’assurer que les communautés les plus vulnérables ne soient pas laissées pour compte.

Des vidéos non montées sont disponibles ici.

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Note à l’intention des médias :

À la fin de l’année 2023, les trois quarts des personnes déplacées de force, y compris les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et les réfugiés, vivaient dans des pays où l’exposition aux risques liés au climat était élevée, voire extrême. Près de la moitié d’entre elles restent également exposées à des conflits.

Dans la mesure où les conflits ont tendance à durer longtemps, les personnes vivant dans des pays très vulnérables aux aléas climatiques risquent d’être déplacées pour de longues années. Les données scientifiques et les simulations les plus récentes indiquent que leur exposition aux risques climatiques ne fera qu’augmenter.

Ces catastrophes climatiques mettent en évidence les lacunes critiques en matière de préparation et d’action précoce. Sans un soutien adéquat pour se préparer aux chocs liés aux aléas climatiques, y résister et s’en remettre, ces communautés sont confrontées à des risques accrus de nouveaux déplacements et de dévastation. Pour éviter les pires scénarios, il est essentiel d’accroître le financement et l’action en faveur du climat afin d’atteindre ceux qui en ont le plus besoin.

C’est la raison pour laquelle le HCR adopte une approche à deux volets pour faire face au changement climatique : une réponse immédiate et une action plus long-terme en faveur du climat.

En plus de répondre aux besoins urgents en matière de réponse aux catastrophes climatiques, le Fonds de résilience climatique récemment lancé par le HCR est dédié à l’amélioration de l’adaptation et de la résilience des personnes déplacées de force et de leurs hôtes. Cela comprend des initiatives telles que la restauration de l’environnement, l’accès durable à l’eau et à l’énergie, et les efforts de préparation des communautés pour atténuer l’impact des risques climatiques avant qu’ils ne se transforment en catastrophes. Le HCR a pour objectif de collecter 100 millions de dollars d’ici la fin de l’année 2025 pour ces activités vitales.

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