Ceci est un résumé des propos tenus par Elizabeth Tan, Directrice de la protection internationale au HCR – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 5 mai 2023 au Palais des Nations à Genève.
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est préoccupé par les hostilités qui se poursuivent au Soudan et vient de publier de nouvelles recommandationsLink is external (en anglais) concernant les retours vers ce pays. Cette note indique que les personnes fuyant le conflit au Soudan, ainsi que les ressortissants soudanais qui se trouvent à l’extérieur du pays et ne peuvent y retourner en raison du conflit, peuvent avoir besoin d’une protection internationale en tant que réfugiés en vertu des instruments juridiques internationaux et régionaux.
Suite au déclenchement du conflit le 15 avril, le HCR demande instamment à tous les États de permettre aux civils fuyant le Soudan d’accéder à leur territoire sans discrimination. Cette mesure s’applique aux ressortissants soudanais, aux ressortissants étrangers, y compris les réfugiés accueillis préalablement par le Soudan, aux apatrides et aux personnes ne possédant pas de passeport ou d’autre document d’identité.
Depuis le début des hostilités, le HCR et ses partenaires en matière de protection ont fait état d’une situation humanitaire alarmante et de nombreuses violations des droits humains dans le pays, notamment des attaques indiscriminées faisant des victimes et des blessés parmi les civils, des violences sexuelles, ainsi qu’une criminalité généralisée et le pillage des infrastructures civiles, y compris les marchés, les hôpitaux, les locaux et les biens des organisations humanitaires, et enfin les propriétés privées.
Un grand nombre de civils ont été contraints de fuir les combats, notamment des personnes déjà déplacées à l’intérieur du pays en raison de conflits antérieurs au Soudan, ainsi que des réfugiés d’autres pays qui avaient trouvé refuge au Soudan. En plus des nouveaux déplacements internes, plus de 100 000 personnes, réfugiés soudanais et rapatriés, ont également fui le Soudan vers les pays voisins, notamment le Tchad, le Soudan du Sud, la République centrafricaine, l’Égypte et l’Éthiopie.
Nous sommes reconnaissants envers tous ces pays qui leur ont ouvert leurs portes et leur ont permis de se mettre en sécurité.
Le HCR appelle à ce que toutes les demandes des ressortissants soudanais et d’autres personnes, y compris celles qui sont apatrides, qui étaient des résidents au Soudan, et qui demandent une protection internationale, soient traitées de manière juste et rapide.
Compte tenu de l’instabilité actuelle qui règne au Soudan, le HCR demande également aux États de suspendre tout rejet des demandes d’asile déposées par des ressortissants soudanais ou des apatrides qui résidaient dans ce pays. Les ressortissants soudanais dont les demandes de protection internationale ont été rejetées avant le début du conflit en cours peuvent aujourd’hui nécessiter une protection internationale en raison de l’évolution de la situation au Soudan.
Le HCR demande également aux États de suspendre les renvois vers le Soudan, y compris pour les personnes dont la demande d’asile a été rejetée avant le conflit. La suspension des renvois constitue une mesure minimale et devra être maintenue jusqu’à ce que la situation au Soudan se soit considérablement améliorée et permette un retour en toute sécurité et dans la dignité des personnes ne nécessitant pas de protection internationale.
Le HCR est également très préoccupé par le sort de quelque 1,1 million de réfugiés et de demandeurs d’asile d’autres nationalités qui se trouvent au Soudan. Certains ont déjà choisi ou sont contraints de quitter le Soudan et doivent être autorisés à le faire.
Les ressortissants du Soudan du Sud constituent le plus grand groupe de réfugiés au Soudan. Le pays accueille également d’importantes populations de réfugiés en provenance de l’Érythrée, de l’Éthiopie, de la Syrie et du Yémen, entre autres. Toute personne réfugiée se rendant dans un pays tiers pour y trouver la sécurité doit être orientée vers les procédures nationales d’asile pour que sa demande soit examinée.
Il se peut également que des ressortissants étrangers, ainsi que des apatrides ou des personnes dont la nationalité est indéterminée, aient bénéficié d’une protection internationale ou d’autres formes de séjour légal au Soudan. Le HCR recommande que ces personnes soient également orientées vers les procédures nationales d’asile lorsqu’elles demandent une protection internationale.
La situation humanitaire au Soudan continue de se détériorer en raison du conflit et oblige de nombreuses personnes à chercher refuge dans d’autres pays. Hier, le HCR et 134 de ses partenaires ont indiqué que le financement requis pour répondre aux besoins des réfugiés dans cinq pays (en anglais) s’élevait à 445 millions de dollars. Le chiffre de planification est de 860 000 Soudanais, réfugiés d’autres nationalités et rapatriés qui quitteraient le pays.
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- A Genève, Mathew Saltmarsh, saltmars@unhcr.org, +41 799 679 936
- A Genève, Olga Sarrado, sarrado@unhcr.org, +41 797 402 307
- A Genève, Eujin Byun, byun@unhcr.org, +41 79 747 87 19
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