Des habitants de Kyiv évaluent les dégâts causés par les attaques aériennes russes qui ont eu lieu dans la nuit du 24 avril. © HCR/Oleksii Barkov
Ceci est un résumé des déclarations de Karolina Lindholm Billing, Représentante du HCR en Ukraine – à qui toute citation peut être attribuée – lors du point de presse qui s’est tenu aujourd’hui au Palais des Nations à Genève.
GENÈVE – Hier, 24 avril, les habitants de Kyiv se sont réveillés dans le chaos après une nouvelle attaque meurtrière menée par la Russie. Depuis le début de l’année, ces attaques se sont intensifiées de manière inquiétante en Ukraine, où le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, continue de répondre à la situation humanitaire.
À Kyiv, 12 personnes ont été tuées et 87 blessées, et plus de 1000 personnes sont directement touchées, leurs habitations ayant été endommagées ou détruites. Des populations civiles et des infrastructures ont également été touchées dans plusieurs autres régions, notamment à Kharkiv. Des immeubles d’habitation, une clinique et une école figuraient parmi les sites frappés.
Avec mes collègues du HCR en Ukraine, je me suis rendue dans l’une des zones sinistrées et j’ai vu, une fois de plus, des familles avec des enfants et des personnes âgées balayer les débris de verre sur le sol de leurs appartements endommagés et récupérer des panneaux de contreplaqué pour couvrir leurs fenêtres brisées.
Il s’agit là d’un épisode de plus dans un cycle de destruction, de reconstruction et de nouvelle destruction qui dure depuis plus de trois ans. Mais cela ne brise pas la volonté et la détermination des Ukrainiens à rester chez eux.
Ces dernières semaines, l’intensification des attaques aériennes à grande échelle contre Soumy, Kryvyi Rih, Kharkiv, Zaporijia, Odessa, Marhanets et plusieurs autres villes a fait des morts et des blessés parmi les civils et causé des dégâts dans les zones d’habitation ainsi que les établissements médicaux, les écoles et d’autres infrastructures. Il est extrêmement préoccupant de constater que le nombre de victimes civiles en Ukraine a augmenté de 70 % en mars de cette année par rapport à mars 2022, selon la Mission d’observation des droits de l’homme des Nations unies en Ukraine.
Par ailleurs, les attaques se poursuivent sans relâche dans les régions situées en première ligne, et ce sont les civils qui en paient le prix fort. C’est le cas de Lubov et de son mari Oleg, tous deux âgés de 60 ans, que j’ai rencontrés hier dans un centre d’accueil collectif à Kharkiv. Ils n’ont eu d’autre choix que de fuir leur maison, située près de la frontière avec la Fédération de Russie, après que celle-ci a été détruite et leur village rasé. Comme la plupart des personnes évacuées, ils sont arrivés profondément bouleversés et n’ont emporté avec eux que quelques effets personnels. Malgré la situation difficile dans laquelle ils se trouvent, ils se disent reconnaissants de pouvoir être hébergés et de bénéficier d’une aide dans le centre collectif.
De plus en plus de civils sont contraints de fuir l’escalade des hostilités dans les régions situées en première ligne, ce qui a poussé les autorités ukrainiennes à émettre de nouveaux ordres d’évacuation obligatoire.
Depuis janvier, plus de 3500 personnes ont transité par le centre de Pavlohrad. Le mois dernier, plus de 4200 personnes évacuées sont arrivées dans le centre de transit de Soumy, où le HCR et ses partenaires fournissent une aide humanitaire aux personnes nouvellement déplacées. Ces chiffres ne représentent qu’une fraction du nombre total de personnes nouvellement déplacées. Plus de 200 000 personnes ont fui leur foyer entre août 2024 et le début de l’année 2025.
Avec ses ONG partenaires ukrainiennes, le HCR est sur place aux côtés des autorités et des premiers intervenants pour fournir une aide vitale. Le HCR est le plus grand pourvoyeur d’aide humanitaire sous forme de matériel d’hébergement d’urgence en Ukraine, où il a aidé environ 450 000 personnes depuis le début de l’offensive russe. Les équipes du HCR sont également sur le terrain pour venir en aide aux personnes touchées par l’attaque dévastatrice perpétrée hier à Kyiv.
Nous fournissons une assistance psychosociale à quelque 280 000 personnes traumatisées, notamment des premiers secours psychologiques immédiatement après les attaques, ainsi qu’une aide juridique à celles qui ont perdu leurs documents et une aide financière d’urgence pour couvrir leurs besoins les plus élémentaires.
Le message clair qui ressort du travail que nous menons auprès des personnes touchées par la guerre et des autorités ukrainiennes qui dirigent efficacement les opérations de secours est que le soutien des organisations humanitaires telles que le HCR et nos ONG partenaires est plus nécessaire que jamais.
Il permet de sauver des vies, de renforcer la résilience des populations et d’aider les personnes touchées par ces terribles attaques à se relever, à se reconstruire et à rester chez elles. Nous – et plus encore toutes les personnes auxquelles nous venons en aide – sommes reconnaissants aux gouvernements et aux partenaires du secteur privé qui financent ces programmes essentiels.
Cependant, un soutien supplémentaire est nécessaire pour pouvoir continuer à répondre de manière rapide et prévisible aux demandes d’aide émanant des personnes touchées et des autorités. Le HCR et ses partenaires ont les capacités et le dispositif nécessaires pour mener à bien leur mission, à condition de bénéficier des fonds requis.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :
- En Ukraine : Elisabeth Arnsdorf Haslund haslund@unhcr.org, +380 95 239 0072
- À Genève : Shabia Mantoo, mantoo@unhcr.org, + 41 79337 7650
Initialement publié par le HCR le 25 avril 2025