Des fonds additionnels sont nécessaires pour les projets axés sur la formation professionnelle et les moyens de subsistance, comme ce projet qui aide les réfugiés et les communautés d’accueil à cultiver le bambou pour stabiliser les flancs de collines. © HCR/Kamrul Hasan

Ceci est un résumé des déclarations de Johannes van der Klaauw, Représentant du HCR à Dhaka, au Bangladesh – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 7 mars 2023 au Palais des Nations à Genève.


GENÈVE – Six ans après le début de la crise, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et ses partenaires appellent la communauté internationale à redoubler d’efforts en vue de garantir un soutien financier et des solutions durables en faveur des réfugiés rohingyas et des communautés bangladaises qui les accueillent.

Placé sous la houlette des autorités bangladaises, le Plan de réponse conjoint pour la situation des Rohingyas nécessite 876 millions de dollars pour porter secours à 1,47 million de personnes en 2023. Le Plan de réponse conjoint rassemble 116 partenaires, dont près de la moitié sont des organisations nationales du Bangladesh.

Lancé aujourd’hui, le Plan a pour objectif de venir en aide à quelque 978 000 réfugiés rohingyas présents à Cox’s Bazar et sur l’île de Bhasan Char, ainsi qu’à 495 000 Bangladais vivant dans les communautés voisines, en leur fournissant de la nourriture, des abris, des soins de santé, un accès à l’eau potable, des services de protection, une éducation, ainsi que des opportunités pour gagner leur vie et développer leurs compétences.

Chaque jour, les près d’un million de femmes, d’enfants et d’hommes rohingyas qui ont fui la violence et les persécutions au Myanmar pour se réfugier au Bangladesh se réveillent dans une grande incertitude quant à leur avenir. Ils souhaitent désespérément rentrer chez eux au Myanmar, ce qui est pour l’instant impossible. Au lieu de cela, ils vivent dans des conditions de surpopulation extrême et parfois dangereuses dans des camps de réfugiés, et dépendent presque totalement de l’aide humanitaire pour leur survie.

Si cette situation perdure depuis un certain temps déjà, les besoins des réfugiés restent pressants. Les femmes et les enfants, qui représentent plus de 75% de la population réfugiée concernée, sont exposés à des risques d’abus, d’exploitation et de violence sexuelle et sexiste plus élevés. Plus de la moitié des réfugiés dans les camps ont moins de 18 ans, et leur avenir est en suspens.

Depuis le début de cette crise humanitaire en 2017, le gouvernement du Bangladesh et les communautés locales, avec les organisations humanitaires, ont rapidement répondu aux besoins des réfugiés qui arrivent dans ce qui demeure le plus grand camp de réfugiés au monde. Cependant, alors que les déplacements forcés continuent d’augmenter à travers le monde, le risque que les besoins des réfugiés rohingyas et de leurs communautés d’accueil soient oubliés est réel.

En raison de la diminution des fonds alloués, les réfugiés risquent d’être confrontés à des difficultés encore plus grandes dans leur vie quotidienne en termes de nutrition, d’abris, d’accès à la sante ou aux moyens de subsistance.

Le manque de fonds a déjà contraint le Programme alimentaire mondial à réduire son aide alimentaire vitale à tous les Rohingyas vivant dans les camps. Malgré des efforts humanitaires concertés, 45% des familles rohingyas ne bénéficient pas d’une alimentation suffisante, et la malnutrition est très répandue. Les réductions des rations alimentaires risquent d’entraîner une hausse des taux de malnutrition, une détérioration de la santé des populations, des abandons scolaires, une augmentation des mariages d’enfants, du travail des enfants et des violences sexuelles et sexistes.

Il est donc essentiel d’assurer un financement et un soutien continus pour garantir une assistance vitale à la population du camp, tout en investissant dans l’éducation, la formation professionnelle et les moyens de subsistance, afin de permettre aux réfugiés de pouvoir répondre en partie à leurs besoins fondamentaux par leurs propres moyens. La relocalisation de quelque 30 000 Rohingyas sur l’île de Bhasan Char doit être accompagnée d’un investissement important dans des initiatives communautaires de subsistance, condition préalable à la viabilité du projet.

La combinaison de leur exil prolongé et de la détérioration des conditions de vie dans les camps a incité un nombre croissant de réfugiés à se lancer dans de dangereux périples en bateau à la recherche d’un avenir meilleur. Rien que l’année dernière, plus de 3500 Rohingyas ont tenté une traversée à haut risque de la mer d’Andaman ou du Golfe du Bengale. Malheureusement, 10% d’entre eux ont perdu la vie ou ont été portés disparus.

Les solutions à la crise des Rohingyas se trouvent en définitive au Myanmar. De nombreux réfugiés rohingyas continuent d’exprimer leur désir de rentrer chez eux lorsque les conditions le permettront, mais il n’y a dans un avenir immédiat aucune perspective de retour sûr, digne et durable. Par conséquent, le soutien indéfectible de la communauté internationale reste indispensable pour appuyer les efforts entrepris par le Myanmar afin de mettre en place des conditions propices au retour et de faire respecter le droit au retour des Rohingyas, tout en permettant de faire bénéficier les réfugiés des camps d’une assistance vitale et d’une protection efficace jusqu’à ce qu’ils puissent rentrer chez eux, une fois le respect de leurs droits garanti.

Compte tenu de la géographie des camps, les fortes pluies de mousson et les cyclones font courir des risques importants aux réfugiés qui y vivent et à leurs communautés d’accueil. Le plan de réponse conjoint, en coordination avec le gouvernement du Bangladesh, aura notamment pour objectif de renforcer la gestion des risques de catastrophe et de lutter contre les effets du changement climatique par la reforestation et la promotion de l’utilisation de sources d’énergie renouvelables et plus propres. La fourniture de gaz de cuisson, qui a considérablement réduit la pression sur l’environnement, nécessite par exemple un financement important.

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