Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Shabia Mantoo – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 07 décembre 2018 au Palais des Nations à Genève.
Selon le Groupe sectoriel pour la protection, dirigé par le HCR et basé au Yémen, près de 1 500 victimes civiles ont été signalées entre août et octobre 2018 sur le territoire yéménite – soit en moyenne 123 morts et blessés parmi les civils chaque semaine.
Chaque jour de conflit inflige encore davantage de souffrances à une population civile déjà meurtrie et épuisée. Compte tenu du lourd bilan humain, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, exhorte les parties au conflit au Yémen à améliorer la protection des civils et des infrastructures civiles.
Selon les données publiées dans le tout dernier Rapport de suivi sur l’impact civil (CIMP), environ 670 incidents de violence armée auraient fait 1 478 victimes civiles sur une période de trois mois. Sur ce total, 33 pour cent étaient des femmes et des enfants, parmi lesquels 217 ont été tués et 268 autres ont été blessés.
Les habitations et les hôpitaux continuent également d’être des foyers de violence. Vingt-trois pour cent parmi les décès et les personnes blessées (336 victimes civiles) au cours de cette période ont été signalés dans des maisons. Les attaques contre les dispensaires et les équipes de premiers secours ont également fait 154 victimes civiles, tandis que celles contre les autobus et les véhicules ont fait 316 victimes.
Durant cette période, ce lourd bilan s’explique à la fois par l’intensification des hostilités sur les lignes de front actives au Yémen et par des incidents faisant un grand nombre de victimes.
Les gouvernorats de Saada et de Hodeïda, deux des points chauds du conflit au Yémen, ont été le théâtre du plus grand nombre de victimes au cours de cette période tandis que 26 incidents massifs – ayant causé au moins 10 morts ou blessés parmi les civils – ont frappé plus de la moitié de toutes les victimes.
Près de quatre années de conflit au Yémen ont abouti à la pire crise humanitaire au monde, laissant 75 pour cent de la population, soit 22 millions de personnes, dans le besoin et déplaçant plus de 2,3 millions de personnes de leurs foyers.
Selon les statistiques de l’ONU, plus de 65 000 Yéménites auraient été tués ou blessés dans le conflit.
Le HCR répond aux besoins des Yéménites déplacés et fournit différents types d’assistance, notamment des allocations d’aide d’urgence en espèces. Depuis début 2018, près de 250 000 Yéménites déplacés et affectés par le conflit ont reçu une allocation en espèces de la part du HCR.
Le HCR réaffirme toutefois que seul un règlement pacifique du conflit peut mettre fin à de nouvelles souffrances et endiguer les besoins humanitaires.
Pour lire le rapport du Rapport de suivi de l’impact civil (en version anglaise) >