Genève, 6 novembre (HCR)—Le HCR a fourni du matériel d’urgence—notamment des tentes, des couvertures et des ustensiles de cuisine—à plus de 1600 familles déplacées par le cyclone Chapala, qui a frappé les côtes du Yémen sur la mer d’Arabie ces derniers jours. Le cyclone a emporté des maisons, des bateaux et du bétail.
Le cyclone Chapala a touché terre le 3 novembre au Yémen dans le gouvernorat de Hadramaout, avant de traverser les gouvernorats voisins de Shabwah, Al Maharah et de Socotra. Selon les premières informations, près de 1600 familles ont été déplacées dans le gouvernorat de Hadramaout, 150 dans celui de Shabwah, 25 à Al Maharah et des centaines d’autres à Socotra.
« Les effets les plus sévères du cyclone Chapala ont été observés dans les gouvernorats de Shabwah et de Hadramaout, qui comptent une population totale d’environ 1,9 million de personnes. Le village de Jilaa, comptant environ 1150 habitants et situé dans le gouvernorat de Shabwah, a été complètement détruit. D’autres informations sur des destructions matérielles nous arrivent également », a déclaré le porte-parole du HCR Andreas Needham aux journalistes lors d’un point de presse à Genève.
« Soixante-seize pour cent de la population, soit 1,4 million de personnes, dans ces gouvernorats avaient déjà besoin d’une aide humanitaire, y compris plus de 100 000 personnes déplacées ainsi que plus de 27 000 réfugiés et migrants », a-t-il ajouté.
La veille du passage du cyclone au Yémen, le HCR avait livré 1000 tentes et 3000 kits d’articles non alimentaires—notamment des couvertures, des matelas, des seaux en plastique et des ustensiles de cuisine—à Al Mukalla dans l’Hadramaout. Les partenaires du HCR avaient commencé à les distribuer le 4 novembre. Un premier groupe de 350 familles a reçu de l’aide dans le gouvernorat de l’Hadramaout. D’autres distributions sont en cours dans les zones touchées.
Le HCR a également acheminé 5000 kits d’abris, comprenant des bâches en plastique, des piquets, des marteaux, des clous, des cordes et d’autres matériaux, dans le gouvernorat voisin d’Al Mukalla. Durant tous les préparatifs et les efforts de réponse, le HCR a travaillé en coordination avec les autorités, d’autres agences des Nations Unies, des ONG, des organisations de la société civile et via les groupes de travail pour la protection et les abris à Aden.
Avant le passage du cyclone, l’île yéménite de Socotra, située 350 kilomètres du continent dans la mer d’Arabie, a également été le théâtre de destructions massives et de déplacements de populations. De nombreux habitants ont trouvé refuge dans des grottes, des écoles ou chez des proches. Au moins 170 maisons sur cette île ont été détruites et 610 autres ont été partiellement endommagées.
Le HCR au Yémen a demandé à des collègues au Somaliland et au Puntland de dissuader les réfugiés, les demandeurs d’asile et les migrants—originaires principalement de l’Ethiopie et de la Somalie—d’embarquer à bord de bateaux vers le Yémen en raison des conditions dangereuses en mer causées par le cyclone Chapala.
Depuis le 1er novembre, il n’y a pas eu de nouvelles arrivées signalées. Pour l’année 2015, le HCR compte déjà près de 70 000 nouveaux arrivants sur les côtes de la mer Rouge et de la mer d’Arabie au Yémen. Plus de 11 000 personnes sont arrivées en octobre sur les côtes de la mer d’Oman. Elles ont reçu des soins médicaux et ont été accueillies au centre de réception du HCR à Mayfa’a dans le gouvernorat de Shabwah. Ce centre de réception a résisté jusqu’ici à la tempête avec seulement des dégâts mineurs. Toutefois la saison des cyclones demeure active.
Le HCR a appris qu’une nouvelle tempête cyclonique, Megh, se dirige vers la côte et pourrait se développer avec un second cyclone qui pourrait atteindre Socotra ce dimanche (le 8 novembre). Par ailleurs, le HCR et d’autres agences humanitaires intensifient les préparatifs et les mesures d’intervention. Des collègues en Somalie ont émis à nouveau—via à travers des réseaux de partenaires et de la communauté—des alertes aux personnes qui seraient susceptibles d’effectuer la traversée.
Le Yémen compte 21,1 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire, y compris des vivres, des soins de santé et de l’eau potable. Par ailleurs, plus de 2,3 millions de personnes sont des déplacés internes du fait de l’escalade du conflit depuis la fin mars 2015.
Ces derniers mois, les arrivées se sont déroulées principalement sur les côtes de la mer d’Arabie. Les arrivants souhaitaient éviter les zones de conflit intense dans le gouvernorat yéménite de Taizz situé sur la côte de la mer Rouge.