Une femme vêtue d'une robe vert vif, un petit bébé attaché dans le dos, porte sur la tête une grande bassine verte remplie d'autres objets. À l'arrière-plan, on aperçoit des abris de fortune faits de branches et recouverts de bâches blanches.

Un site pour personnes déplacées près de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu. De nombreuses familles ont fui vers la ville pour échapper à l’escalade de la violence dans la région. © HCR/Blaise Sanyila

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Matthew Saltmarsh – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse qui s’est tenue aujourd’hui au Palais des Nations à Genève.

Le HCR est très préoccupé par la sécurité des civils et des personnes déplacées internes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), alors que le conflit s’intensifie dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu. Le nombre de personnes déplacées s’élève désormais à plus de 400 000 pour cette année seulement, soit près du double du nombre signalé la semaine dernière.

Depuis notre dernière mise à jour du 17 janvier, des bombes sont tombées sur des sites de personnes déplacées. Le 20 janvier, des explosions sur le site de Kitalaga au Sud-Kivu ont tué deux enfants, tandis que le 21 janvier, cinq abris de fortune ont été détruits à Nzuolo. Hier, le site de Bushagara a été fortement touché, provoquant la panique et de nouveaux départs forcés.

La violence s’est également intensifiée dans les territoires de Minova et de Kalehe, au Sud-Kivu, provoquant le déplacement de 178 000 personnes supplémentaires. Des affrontements intenses ont conduit des groupes armés non étatiques à prendre le contrôle de la ville de Minova et de la localité de Kalungu. Au moins 80 % de la population a fui vers la ville de Goma. Le personnel du HCR fait le suivi des mouvements transfrontaliers et se tient prêt à répondre à une éventuelle arrivée importante de demandeurs d’asile.

Parallèlement, les combats se sont intensifiés dans la ville de Saké, au Nord-Kivu, à environ 25 kilomètres de Goma, et des groupes armés non étatiques en ont pris le contrôle. Des bombardements intensifs se sont abattus sur au moins neuf sites de déplacés à la périphérie de Goma, poussant les familles à fuir vers la ville en quête de sécurité. Beaucoup ont passé la nuit dernière dans les rues ou dans les espaces verts de la ville.

Les affrontements persistants entre belligérants dans ces zones continuent de mettre en péril la protection des civils dans les provinces du Sud et du Nord-Kivu, où sont déjà présentes 4,6 millions de personnes déplacées internes. Les violations des droits humains, telles que pillages, meurtres, enlèvements et arrestations arbitraires de personnes déplacées prises pour des rebelles, se sont multipliées. Les hôpitaux sont presque saturés de civils blessés. Les personnes les plus vulnérables, comme les femmes, les enfants et les personnes âgées, vivent dans des conditions de surpeuplement et dans la précarité. Elles n’ont qu’un accès très limité à la nourriture, à l’eau ou aux services de première nécessité.

L’accès des humanitaires pour répondre à ces besoins urgents est fortement entravé. Toutes les routes menant à Minova sont fermées, y compris pour l’acheminement de l’aide humanitaire. Des bombardements indiscriminés ont forcé la suspension temporaire des activités de secours dans plusieurs zones du Nord-Kivu.

Le HCR se fait l’écho de l’appel du Secrétaire général à respecter les droits humains et le droit international humanitaire, et à garantir un accès immédiat et sans restriction aux populations qui ont besoin d’une aide humanitaire. Le HCR exhorte également toutes les parties à garantir la protection des civils, à respecter le caractère civil des sites de déplacés et à s’abstenir d’utiliser des explosifs et des armes lourdes dans les zones à forte densité de population civile.

Il est indispensable, et ce depuis longtemps, que la paix reprenne ses droits en République démocratique du Congo, dans l’intérêt de sa population et de la région tout entière.

Pour de plus amples informations, veuillez svp contacter :

Initialement publié par le HCR le 24 janvier 2025

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