Genève – Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, salue l’adoption, par le Parlement hondurien, d’une loi historique qui établit un cadre juridique essentiel pour répondre à la situation complexe de milliers de personnes déplacées dans ce pays d’Amérique centrale.
Plus de 247 000 Honduriens ont été déplacés en raison de la violence, parmi lesquels 55% sont des femmes et 43% des enfants et des adolescents.
Cette nouvelle loi adoptée au Honduras établit, outre la mise en place d’un cadre institutionnel par la création du Système national de réponse au déplacement forcé, des mécanismes de prévention du recrutement forcé ainsi que de l’exploitation des enfants et des jeunes par les bandes criminelles.
La loi prévoit également la création de programmes de réintégration scolaire, étant donné que 46% des élèves déplacés ont dû suspendre temporairement leur scolarité ou n’ont pas pu retourner à l’école en raison de la violence des gangs dans le pays. Avec les trois quarts des personnes déplacées qui ont besoin d’un soutien matériel, la loi prévoit également la mise en place d’une assistance humanitaire.
Selon les informations, 85% des personnes déplacées qui font état de conséquences sur leur santé ont exprimé le besoin d’accéder à des services d’aide psychologique. À ce titre, la nouvelle loi renforce leur intégration dans les programmes de santé mentale.
« Lors de mon récent passage au Honduras, j’ai pu recueillir les témoignages accablants de personnes dont la vie a été brisée par la violence et la criminalité », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. « Cette loi sur le déplacement interne constitue un pas en avant indispensable pour restaurer leur dignité, leurs espoirs et leurs droits. Maintenant qu’elle a été adoptée, j’encourage les autorités à accélérer sa mise en œuvre. »
Selon la Commission interinstitutionnelle pour la protection des personnes déplacées à l’intérieur du pays par la violence, 68% des personnes déplacées ont été victimes de l’appropriation ou de la destruction de leurs logements, ou ont été contraintes de les abandonner ou de les vendre, et seulement 32% sont parvenues à conserver leurs biens après avoir été déplacées. La nouvelle loi met en place un mécanisme de protection des logements, des terres et des biens abandonnés, et constitue le premier outil juridique de cette nature dans le pays.
Bien que la loi doive encore être ratifiée par le Président, elle est le reflet des progrès réalisés en Amérique centrale et au Mexique en matière de protection et de solutions pour les personnes déplacées grâce à la mise en place du Cadre régional pour la protection et les solutions (MIRPS), dont les Etats membres se sont réunis à Tegucigalpa la semaine dernière.
Le HCR et les organisations partenaires continueront à soutenir le gouvernement du Honduras dans ses efforts pour prévenir et lutter contre les déplacements forcés.
Pour de plus amples informations :
- Au Honduras, Danielle Alvarez, alvareza@unhcr.org, +504 3174 1456
- Au Panama, Analía Kim, kiman@unhcr.org, +507 6898 1846
- Au Panama, William Spindler, spindler@unhcr.org, +507 6382 7815
- A Genève, Olga Sarrado, sarrado@unhcr.org, +41 79 740 23 07
- A Ottawa, Levon Sevunts, sevunts@unhcr.org, +1 613-286-6975