Des réfugiés soudanais s’abritent sous un arbre dans un village situé à 5 kilomètres de la frontière avec le Tchad. © HCR/Aristophane Ngargoune
Ceci est un résumé des déclarations de Laura Lo Castro, Représentante du HCR au Tchad, Marie-Hélène Verney, Représentante du HCR au Soudan du Sud et Olga Sarrado Mur, porte-parole du HCR – à qui les citations peuvent être attribuées – lors de la conférence de presse du 25 avril 2023 au Palais des Nations à Genève.
GENÈVE – Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, renforce son assistance aux personnes en quête de sécurité dans les pays voisins du Soudan, où les combats risquent de provoquer de nouveaux déplacements à l’intérieur du pays et vers les autres pays de la région.
Jusqu’à présent, les mouvements transfrontaliers les plus significatifs concernent des Soudanais fuyant vers le Tchad et des réfugiés sud-soudanais retournant au Soudan du Sud. Nous avons également reçu des informations signalant l’arrivée de personnes en Égypte, mais nous ne disposons pas à ce stade de chiffres précis.
Nous nous attendons à observer dans les jours à venir des déplacements de populations, notamment de nouvelles arrivées de réfugiés soudanais dans les pays voisins, des retours dans leur pays de réfugiés accueillis par le Soudan et des déplacements de réfugiés accueillis par le Soudan vers des pays voisins autres que leur pays d’origine.
Le HCR collabore étroitement avec ses partenaires et les gouvernements de la région afin d’évaluer les besoins des nouveaux arrivants et de mettre en place une réponse commune. Nous remercions ces pays de continuer à garder leurs frontières ouvertes aux personnes fuyant le Soudan, que ce soit en quête d’une protection internationale ou pour retourner dans leur pays d’origine.
Au Tchad, le HCR et ses partenaires ont déployé des équipes d’urgence le long de la frontière avec le Soudan pour répondre aux besoins urgents en matière de protection et d’assistance humanitaire. Le gouvernement tchadien et le HCR ont entamé des activités de pré-enregistrement afin d’identifier les nouveaux arrivants et d’évaluer leurs besoins. Depuis le début des combats, au moins 20 000 réfugiés ont franchi la frontière pour se réfugier au Tchad. Nombre d’entre eux se trouvent dans des villages situés à seulement 5 km du Soudan, et d’autres devraient arriver dans les prochains jours.
Le HCR intensifie également son approvisionnement en articles de première nécessité, notamment des matelas, du savon et des ustensiles de cuisine, pour quelque 20 000 réfugiés. Les réfugiés ont trouvé refuge sous des arbres et manquent d’eau potable et de nourriture.
Il est prévu de reloger les familles dans un camp de réfugiés existant situé plus loin de la frontière, tandis qu’un nouveau site est en cours d’identification pour accueillir les nouveaux arrivants. Plus de 400 000 réfugiés soudanais sont déjà accueillis dans 13 camps et au sein des communautés locales dans l’est du Tchad.
Au Soudan du Sud, les équipes du HCR, ainsi que des partenaires, se sont rendus aux points de passage frontaliers pour assurer le suivi des nouveaux arrivants et fournir une assistance. A ce jour, nous avons enregistré près de 4000 Sud-Soudanais qui ont franchi la frontière depuis le Soudan, principalement par le point de passage frontalier de Renk dans l’Etat du Haut-Nil. Il est possible que d’autres personnes entrent dans le pays par des points de passage non officiels.
La plupart des personnes qui sont arrivées sont celles qui avaient les moyens de payer leur transport depuis Khartoum et de poursuivre leur voyage à l’intérieur du Soudan du Sud. Elles ont indiqué à nos équipes qu’un grand nombre de leurs compatriotes tentaient d’atteindre la frontière à pied. Il est difficile de confirmer avec exactitude le nombre de personnes en route pour le Soudan du Sud. Cependant, on constate une augmentation quotidienne des arrivées à Renk. Il est probable que les personnes arrivant à pied présentent une plus grande vulnérabilité et des besoins plus importants que les premiers arrivants.
Il y a plus de 800 000 réfugiés sud-soudanais au Soudan. Un quart d’entre eux se trouvent à Khartoum et sont directement affectés par les combats.
En appui aux autorités locales et nationales, le HCR met en place des centres d’accueil aux frontières du Soudan du Sud pour l’enregistrement et l’identification rapides des nouveaux arrivants les plus vulnérables et pour la distribution de produits de première nécessité, tels que l’eau potable. Nous œuvrons avec nos partenaires pour mettre en place des équipements de télécommunications à la frontière afin que les nouveaux arrivants puissent contacter leurs familles et ainsi faciliter la poursuite de leur périple.
La grande majorité des personnes qui reviennent dans leur pays retourneront probablement dans des régions extrêmement fragiles en raison des conflits, du changement climatique ou de l’insécurité alimentaire – ou d’une combinaison de ces trois facteurs.
Le Soudan du Sud fait déjà face à une crise humanitaire majeure. Le pays compte plus de 2,3 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Près de trois quarts de la population a besoin d’une aide humanitaire et 2,2 millions de Sud-Soudanais sont réfugiés dans les pays voisins. Le HCR craint fortement qu’un nombre important et imprévu de personnes rentrant chez elles ne déstabilise les communautés locales déjà en proie à des difficultés.
L’impact humanitaire de cette crise sera sévère. Le Soudan accueille plus d’un million de réfugiés et 3,7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Les programmes d’assistance, qui étaient déjà mis à rude épreuve, sont aujourd’hui sérieusement compromis.
Toutes les opérations du HCR dans les pays voisins du Soudan touchés par cette nouvelle situation d’urgence comptent déjà d’importantes populations de réfugiés et de déplacés internes et sont également largement sous-financées. Un soutien urgent est nécessaire pour garantir une assistance rapide aux personnes qui fuient les hostilités.
Notes pour les médias :
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