Un homme et trois femmes discutent, assis sur un sol surélevé recouvert d'un tapis et de tissus. Une jeune femme africaine vêtue d'une robe brune et blanche et d'une coiffe assortie est assise à côté d'une vieille machine à coudre à pédale et montre des morceaux de tissus colorés à une femme sud-asiatique vêtue d'un tailleur pantalon noir et à une femme africaine portant un gilet bleu du HCR, tandis qu'un homme noir vêtu d'un costume bleu de style africain est assis sur la gauche.

Raouf Mazou et Ruven Menikdiwela s’entretiennent avec Safiya Musa, déplacée interne à Maiduguri. Leurs échanges avec les communautés déplacées de force ont principalement porté sur le caractère durable des programmes et des solutions mises en place. © HCR Nigéria

ABUJA/DAKAR/GENEVE – Les hauts responsables du HCR en charge des opérations et de la protection veulent attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation critique dans laquelle se trouvent 3,7 millions de personnes déplacées de force au Nigéria, ainsi que sur la nécessité d’accélérer la mise en place de solutions durables en leur faveur.

Tout en saluant le gouvernement du Nigéria pour avoir respecté ses obligations juridiques internationales et accueilli plus de 100 000 demandeurs d’asile et réfugiés originaires de près de 50 pays, Raouf Mazou, Haut Commissaire assistant du HCR pour les opérations, et Ruven Menikdiwela, Haut Commissaire assistante pour la protection, se sont engagés œuvrer pour le renforcement de l’autonomie des personnes déplacées de force au Nigéria à l’issue d’une visite dans le pays.

Plus de 3 % des 120 millions de personnes déplacées de force dans le monde sont originaires du Nigéria. Plus de 3,6 millions d’entre elles sont déplacées de force dans leur propre pays en raison de facteurs allant de conflits provoqués par des groupes armés non étatiques à des affrontements communautaires exacerbés par le manque de ressources. Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays augmente progressivement et nombre d’entre elles continuent à dépendre largement de l’aide humanitaire.

La visite des hauts responsables du HCR s’est concentrée sur la recherche de solutions durables à cette crise oubliée, en mettant l’accent sur une approche impliquant tous les acteurs de la société, pilotée par le gouvernement et tirant parti de l’expertise de divers acteurs, dont les Nations Unies, d’autres partenaires de développement et le secteur privé.

« Nous ne pouvons pas rester indifférents à cette situation qui perdure, avec des familles qui, année après année, dépendent de l’assistance humanitaire », a souligné Raouf Mazou. « Les réfugiés et les personnes déplacées nous disent souvent qu’ils préfèrent avoir du travail plutôt que de bénéficier d’une aide quelconque. Dans la ville de Banki, j’ai rencontré des hommes et des femmes qui sont rentrés chez eux et sont prêts à reconstruire leur vie. Nous les entendons et nous les aiderons à se créer des moyens de subsistance ».

En pratique, les solutions durables s’articulent notamment autour d’un soutien au gouvernement, une aide au retour à l’emploi pour les communautés déracinées, un accès aux services publics, y compris aux programmes de protection sociale, une collaboration étroite avec le secteur privé pour créer des chaînes de valeur, ainsi que la mise en place d’instruments financiers innovants pour encourager les investissements dans les communautés à risque. Cette approche s’inscrit dans le cadre du programme « Renewed Hope » du Nigéria, des objectifs de développement durable et du programme d’action du Secrétaire général des Nations Unies pour les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.

Le HCR travaille déjà en étroite collaboration avec le gouvernement pour permettre aux communautés déplacées de cultiver la terre, de développer des systèmes d’irrigation, de s’attaquer au problème de la sécurité alimentaire et d’augmenter l’emploi en milieu rural.

Au cours de cette visite de cinq jours, la délégation s’est rendue dans l’État de Benue dans la région du centre-nord. Elle s’est également rendue dans l’État de Borno, dans le nord-est, où elle s’est entretenue avec des rapatriés du Cameroun. Plus de 30 000 personnes sont rentrées depuis le début de l’année et l’objectif est qu’elles bénéficient également d’activités d’inclusion sociale et économique.

« Les solutions durables sont la meilleure forme de protection », a expliqué Ruven Menikdiwela. « Cela implique que les organisations humanitaires, de développement et de promotion de la paix travaillent ensemble ».

Le Représentant du HCR au Nigéria, Arjun Jain, a ajouté : « Si le HCR au Nigéria est toujours prêt à répondre aux urgences humanitaires, nous voulons également jouer un rôle de catalyseur en aidant le gouvernement à trouver des solutions aux déplacements forcés, conformément à notre mission en matière de protection et de recherche de solutions. »

Les Hauts Commissaires assistants ont été rejoints par le Directeur régional du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Abdouraouf Gnon-Konde, qui veillera à la mise en place de solutions durables pour les personnes déplacées de force à travers la région, en prenant en compte le contexte de protection, les opportunités et les conditions de travail, ainsi que la disponibilité de fonds pour les projets de développement et pour le secteur privé.

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