Une jeune fille porte sur son dos deux grandes jarres d'eau en plastique jaune qui sont attachées à son front. À l'arrière-plan, on aperçoit une rangée d'abris blancs portant les logos du HCR sur des bâches en plastique.

Une jeune fille fait des provisions d’eau sur le site pour personnes déplacées de Rusayo, près de Goma, en août 2024. © HCR/Blaise Sanyila

Ceci est un résumé des déclarations de Eujin Byun, porte-parole du HCR – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse d’aujourd’hui au Palais des Nations à Genève.

GENÈVE – Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, s’inquiète de l’aggravation de la crise humanitaire en République démocratique du Congo (RDC), où l’impossibilité d’accéder aux personnes déplacées empêche l’acheminement de l’aide d’urgence.

Des tirs d’artillerie lourde et des pillages ont entraîné la destruction de 70 000 abris d’urgence autour de Goma et de Minova, dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, laissant quelque 350 000 personnes déplacées internes une fois de plus sans endroit où dormir.

Des centaines de milliers de personnes déplacées ont trouvé refuge dans des abris de fortune surpeuplés, des églises, des écoles et des hôpitaux. Les personnes déplacées à Goma sont également victimes d’une hausse de la criminalité. Alors qu’environ 100 000 personnes tentent de retourner dans leurs régions d’origine, où les habitations ont été endommagées et où les services essentiels sont peu ou pas disponibles, beaucoup restent sans solution dans des centres d’hébergement collectifs, des sites de déplacés dévastés ou au sein de communautés d’accueil. Les personnes déplacées indiquent que la crainte liée aux engins non explosés, à l’état des habitations et au manque de services essentiels constituent des obstacles majeurs à un retour en toute sécurité.

La crise s’aggrave à mesure que les personnes fuient vers des zones où l’aide humanitaire ne peut pas les atteindre en raison de l’insécurité. Au Sud-Kivu, plus de 50 % des organisations humanitaires qui apportent un soutien essentiel aux victimes de violences sexuelles déclarent ne pas pouvoir atteindre les personnes dans le besoin en raison de l’insécurité et des déplacements continus. Parallèlement, au Nord-Kivu, la destruction des établissements de santé, y compris des morgues, et la surpopulation des hôpitaux augmentent le risque de propagation de maladies infectieuses, notamment le choléra, le paludisme et la rougeole.

Les équipes du HCR présentes au Nord-Kivu et au Sud-Kivu continuent de venir en aide aux personnes déplacées dans la mesure du possible. Des familles sont à nouveau contraintes de fuir en emportant les quelques effets personnels qui leur restent, prises au piège de l’incertitude, dans l’impossibilité de rester là où elles sont, mais sans endroit sûr où aller. Parmi elles, une veuve de 55 ans, mère de cinq enfants, qui a tout perdu en fuyant son village pour se réfugier à Goma. Aujourd’hui, elle a été contrainte de quitter le site de déplacés de Bulengo, à la périphérie de la ville, sans savoir où aller. Les habitants de Bukavu, qui compte 1,3 million d’habitants, sont en état d’alerte alors que l’insécurité s’aggrave. Nombre d’entre eux fuient vers le sud ou plus loin encore. De nouveaux départs sont attendus dans les prochains jours. Ceux-ci pourraient se poursuivre à mesure que les combats s’étendent.

Le HCR reste mobilisé pour venir en aide aux civils dans le Nord et le Sud-Kivu et suit de près l’évolution de la situation. Notre organisation se tient prête à aider les communautés à se reconstruire en fournissant des abris et des articles de première nécessité aux ménages les plus vulnérables. Toutefois, sans ressources financières suffisantes, notre capacité à fournir une assistance vitale – sous forme d’abris, de soins de santé et de services de protection – sera fortement limitée, ce qui ne fera qu’exacerber les souffrances de ces populations. Le HCR exhorte la communauté internationale à renforcer son soutien afin d’éviter une catastrophe humanitaire encore plus grave.

Le HCR appelle à une cessation immédiate des hostilités en vue de garantir la sécurité des civils, y compris les personnes déplacées, et de sauvegarder les principes humanitaires internationaux, notamment le droit de circuler librement en quête de sécurité. Nous exhortons toutes les parties à cesser les attaques contre les infrastructures civiles et à garantir un accès humanitaire sans entrave aux populations.

Pour de plus amples informations, veuillez svp contacter :

Initialement publié par le HCR le 14 février 2025

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