GENÈVE, 18 septembre (HCR)—Après le chaos d’hier à la frontière serbe avec la Croatie, qui a fermé certains points d’entrée, le HCR a émis un sérieux avertissement quant à l’urgence pour l’Europe de résoudre la crise actuelle des réfugiés.
Le HCR tient l’absence persistante de réponse cohérente et unie à la situation des réfugiés en Europe pour principale cause du chaos et de la confusion observés hier et aujourd’hui à la frontière serbe avec la Croatie ainsi que des scènes de violence qui se sont déroulées mercredi à la frontière hongroise.
« Avec plus de 442 440 réfugiés et migrants arrivés depuis le début de l’année par la mer Méditerranée, quelque 2 921 morts, et 4 000 personnes arrivant chaque jour dans les îles grecques, la crise s’aggrave et est renvoyée d’un pays à l’autre sans solution », a déclaré le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d’un point de presse à Genève.
Il a ajouté que les souffrances et les risques pour des milliers de réfugiés et de migrants augmentent alors que l’incertitude et le manque d’information alimentent le désespoir, rendent plus probables d’autres incidents, et suscitent l’hostilité à l’égard des personnes qui ont fui les persécutions et la guerre et ont besoin d’aide.
« Cet environnement est un terrain fertile pour les passeurs et les autres personnes qui cherchent à exploiter cette population vulnérable », a-t-il déclaré.
Adrian Edwards a souligné que, dans ce contexte, le HCR estime que la décision prise jeudi par le Parlement européen de soutenir les programmes de réinstallation pour 120 000 personnes supplémentaires dans tous les pays de l’Union européenne mérite d’être applaudie.
Il a affirmé qu’une session extraordinaire du Conseil « Justice et Affaires intérieures » prévue pour le 22 septembre et la réunion du Conseil européen qui aura lieu le lendemain (le 23 septembre) seront d’une importance cruciale pour parvenir à un accord. « Cela peut être la dernière occasion pour une réponse européenne positive, unie et cohérente face à cette crise. Le temps est compté », a déclaré Adrian Edwards.
Le HCR reconnaît que l’Europe a du mal à faire face à cette situation et félicite les pays et leurs citoyens qui ont manifesté la volonté de réinstaller les réfugiés et de répondre positivement à une situation qui, bien que difficile, est gérable, à condition que l’Europe soit unie pour arriver à une réponse efficace.
Le HCR lui-même a proposé cette semaine un certain nombre de mesures qui s’inscrivent dans l’objectif plus large d’aider l’Europe à résoudre en commun cette crise :
—La création immédiate d’installations en Grèce pour accueillir, assister, enregistrer et contrôler les arrivants ;
—Le démarrage immédiat, à partir de la Grèce et des centres existants en Italie, d’un processus de réinstallation de 40 000 réfugiés autorisés par le Conseil européen dans les autres pays participants de l’Union européenne. Le programme devrait être élargi grâce aux promesses volontaires supplémentaires faites par les États de l’Union européenne dans le cadre des nouvelles propositions de la Commission européenne ;
—Un programme d’urgence de l’Union européenne pour la Serbie afin qu’elle puisse établir une structure d’accueil semblable lui permettant d’assister, d’enregistrer et de transférer convenablement les personnes vers d’autres pays européens ;
—En parallèle, le HCR demande instamment une augmentation substantielle des possibilités pour les réfugiés syriens hébergés dans les pays voisins de la Syrie d’entrer dans l’Union européenne par les voies légales, notamment la mise à disposition de davantage de places de réinstallation ou d’admission à titre humanitaire, le regroupement familial et les visas humanitaires et étudiants.