Les membres de l’équipe paralympique des réfugiés font leur entrée sur la place de la Concorde lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024. © Franck Fife/AFP via Getty Images

Après avoir surmonté d’énormes difficultés pour parvenir aux Jeux paralympiques, les membres de l’équipe d’athlètes réfugiés ont désormais pour objectif de se mesurer aux autres, de gagner et ainsi de donner de l’espoir à celles et ceux qui ont le regard tourné vers eux

Par le personnel du HCR


Les membres de la plus grande équipe paralympique des réfugiés jamais constituée ont été ovationnés lorsqu’ils ont rejoint le cortège de milliers d’athlètes le long des Champs-Élysées et jusqu’à l’emblématique place de la Concorde à Paris, mercredi, lors de la cérémonie d’ouverture marquant le début des Jeux paralympiques de Paris 2024.


Des dizaines de milliers de spectateurs ont envahi les rues pour encourager les 4400 athlètes. Parmi eux, Guillaume Junior Atangana, porte-drapeau de l’équipe paralympique des réfugiés et sprinter de l’équipe T11 d’athlétisme paralympique.

« L’équipe paralympique des réfugiés est d’ores et déjà l’un des grand succès de ces Jeux Paralympiques de Paris 2024 », a déclaré Andrew Parsons, président du Comité International Paralympique. « Chacun de ces athlètes a dû surmonter d’énormes difficultés pour arriver jusqu’ici. Ils ont tous un message fort à partager avec le monde. Ce sont tous de grands champions. »

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré : « L’équipe paralympique des réfugiés est une source d’inspiration pour nous tous. Ces athlètes incroyables ont surmonté une adversité inimaginable pour atteindre le plus haut niveau de la réussite sportive ».

Les huit athlètes réfugiés sont basés dans six pays et représentent plus de 120 millions de personnes déplacées de force à travers le monde en raison de guerres, de conflits, de violences et de violations des droits humains. Parmi elles, au moins 18 millions de personnes handicapées, qui sont confrontées à des risques accrus de violence, de discrimination, d’exploitation et d’abus, ainsi qu’à des obstacles qui les empêchent d’accéder à un soutien et à une assistance essentielle, ainsi qu’à l’éducation, la pratique du sport ou des moyens de subsistance.

« La présence de l’équipe paralympique des réfugiés sur le devant de la scène envoie un message d’espoir aux millions de réfugiés à travers le monde, et en réalité aussi à nous tous. Cette équipe exceptionnelle nous rappelle à quel point il est important pour les personnes en situation de handicap de pouvoir prendre part à la société sur un pied d’égalité avec les autres », a indiqué Filippo Grandi.

C’est la troisième fois que l’équipe paralympique des réfugiés participe aux Jeux. La première équipe, composée de deux athlètes réfugiés, a participé aux Jeux paralympiques de Rio 2016. L’équipe s’est agrandie à six pour les Jeux de Tokyo 2020 et, à Paris, les huit athlètes réfugiés et les deux coureurs guides concourront dans six des 22 disciplines : para-athlétisme, para-haltérophilie, para-tennis de table, para-taekwondo, para-triathlon et escrime en fauteuil roulant.

La première athlète réfugiée à concourir lors de la journée d’ouverture sera la star du para-taekwondo Zakia Khudadadi, championne d’Europe en 2023 dans la catégorie des 47 kg. Zakia Khudadadi, qui vit aujourd’hui en France, milite pour les droits des femmes à travers le monde et a fait la une des journaux après avoir fui son pays quelques jours avant le début des Jeux de Tokyo 2020.

« Cette équipe se compose d’athlètes qui ont tous une histoire différente », affirme Zakia Khudadadi. « Faire partie de cette équipe est un privilège, et mon objectif est de montrer à quel point les femmes peuvent être fortes. Je veux inspirer d’autres filles et femmes à se lancer dans la pratique du sport et à viser les Jeux. »

Zakia Khudadadi-min
Zakia Khudadadi © Getty Images
Guillaume Junior Atangana-min
Guillaume Junior Atangana © Getty Images
Hadi Hassanzada-min
Hadi Hassanzada © Getty Images
Ibrahim Al Hussein-min
Ibrahim Al Hussein © Getty Images

Toujours en para-taekwondo, Hadi Hassanzada espère pouvoir être à la hauteur de Zakia Khudadadi lors de sa première participation aux Jeux, dans la catégorie des 80 kg.

Le porte-drapeau et sprinter Junior Atangana a terminé quatrième du 400 m T11 aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020, manquant de peu une médaille. Lors de la cérémonie d’ouverture de mercredi, Atangana a porté le drapeau paralympique aux côtés de son guide de course, lui aussi réfugié, Donard Ndim Nyamjua. Junior Atangana participera également à l’épreuve du 100m T11 à Paris.

Ibrahim Al Hussein participe à ses troisièmes Jeux paralympiques consécutifs. Mais il s’agira de son premier triathlon paralympique, après avoir participé à des épreuves de natation paralympique.

Salman Abbariki fait ses débuts dans l’équipe des réfugiés dans le lancer du poids, un sport dans lequel il a concouru avant de devenir réfugié, à Londres en 2012 et aux Jeux asiatiques paralympiques en 2010, où il a remporté l’or et battu le record d’Asie.

Hadi Darvish concourt en para-haltérophilie, après sa médaille de bronze chez les moins de 80 kg à la Coupe du monde de Tbilissi en juin dernier, tandis qu’en para-tennis de table, Sayed Amir Hossein Hosseini Pour espère poursuivre sur sa lancée après avoir remporté deux médailles d’or aux Jeux asiatiques paralympiques de la jeunesse 2021 à Bahreïn.

Salman Abbariki-min
Salman Abbariki © Getty Images
Hadi Darvish-min
Hadi Darvish © Getty Images
Sayed Amir Hossein Hosseini Pour-min
Sayed Amir Hossein Hosseini Pour © Getty Images
Amelio Castro Grueso-min
Amelio Castro Grueso © Getty Images

En escrime en fauteuil roulant, Amelio Castro Grueso espère également réitérer ses succès antérieurs après avoir remporté le bronze dans la catégorie B de l’épée masculine lors du Championnat des Amériques d’escrime en fauteuil roulant qui s’est déroulé au Brésil en mai dernier.

L’équipe paralympique des réfugiés espère suivre l’exemple de l’équipe olympique des réfugiés qui a connu un succès historique à Paris 2024, en remportant sa toute première médaille. « Nous avons traversé beaucoup d’épreuves, mais nous sommes ici pour gagner. Nous n’abandonnerons pas », a souligné Zakia Khudadadi.

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, s’associe au Comité international paralympique, au Comité international olympique et à la Fondation olympique pour les réfugiés pour soutenir les réfugiés aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris.

Publie par le HCR, le 29 août 2024.

Pin It on Pinterest