Pour les familles les plus vulnérables, les allocations en espèces et les autres formes d’aide du HCR sont une véritable planche de salut cet hiver.
Elle n’est pas la seule à devoir faire des choix difficiles. Les habitants de la province de Bamyan – la région la plus élevée d’Afghanistan et l’une des plus froides – sont habitués aux hivers rigoureux. Mais cette année est la plus froide depuis plus de dix ans, et ces conditions météorologiques extrêmes ont gravement affecté les plus pauvres et les plus vulnérables comme Fatima, alors que la situation était déjà très difficile pour des millions d’Afghans.
Les organisations humanitaires prévoient qu’un nombre record de 28,3 millions de personnes – soit environ les deux tiers de la population du pays – auront besoin d’une aide humanitaire en 2023. Environ 6 millions d’entre elles sont déjà au bord de la famine.
L’économie afghane étant en chute libre et les prix des denrées alimentaires s’envolant, de nombreuses familles désespérées ont contracté des prêts ou emprunté de l’argent à leurs voisins. Le moindre revers de fortune peut les plonger dans un profond endettement.
Dans le village de Surkhqul, Nekhbakhd, mère de six enfants, et sa famille ont emprunté 600 000 afghanis (6730 dollars) pour pouvoir payer le traitement hospitalier de son beau-père à Kaboul avant sa mort. Ils ont également acheté du pain à crédit auprès d’une boulangerie locale. Son mari travaille comme ouvrier occasionnel et a souvent du mal à trouver du travail, surtout pendant l’hiver.
« Je suis très inquiète car nous avons contracté de gros emprunts et je ne vois pas comment nous pourrons les rembourser », confie-t-elle.
La famille a reçu une aide en espèces du HCR il y a deux mois, mais leur priorité absolue était d’acheter de la nourriture. « Cela nous a permis de manger. Cela nous a également permis d’acheter de quoi nous chauffer, comme du charbon et du bois. C’était très important pour nous. Mais maintenant, nous n’avons plus d’argent », ajoute-t-elle.
« Je ne forcerai jamais mes filles à se marier jeunes… mais nous devrions peut-être commencer à penser à envoyer les enfants travailler, même si pour l’instant ils sont encore trop jeunes. »
« Aujourd’hui, mes filles récupèrent le fumier des bêtes pour le brûler [dans le poêle] afin que nous puissions rester au chaud. Parfois nous mangeons, mais parfois nous devons sauter des repas et avons faim. On lutte au quotidien. »
« Cet hiver est plus froid que les autres hivers. »
Les programmes d’assistance en espèces du HCR peuvent aider les familles les plus vulnérables à éviter de devoir prendre des décisions préjudiciables. Ils leur rendent aussi une certaine dignité en leur permettant de déterminer eux-mêmes leurs besoins les plus urgents.
Sara, mère de cinq enfants, était enceinte de deux mois lorsque son mari est décédé il y a un an et demi. Elle dépend désormais de l’aide du HCR pour faire vivre sa famille. Le soutien fourni lui a permis d’acheter un boukhari (poêle à bois traditionnel, utilisé pour cuisiner et se chauffer), autour duquel tous les membres de la famille dorment dans leur unique pièce de vie.
« Cet hiver est plus froid que les autres hivers. Cependant, maintenant nous avons ce poêle, nous avons du charbon et du bois et nous pouvons nous chauffer. »
« Sans l’aide du HCR, les choses auraient été très difficiles. J’aurais dû mendier auprès des autres membres de la communauté. L’aide du HCR est une véritable planche de salut », conclut-elle.
*Le nom a été modifié pour des raisons de protection
Publie par le HCR, le 02 février 2023.