Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Babar Baloch – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 18 août 2020 au Palais des Nations à Genève.
Les violences ont déjà poussé plus d’un million de personnes à fuir leur foyer au Burkina Faso, dont 453 000 depuis début 2020, selon les statistiques publiées lundi soir par les autorités nationales.
Cinq pour cent de la population totale du pays, soit une proportion sidérante d’une personne sur 20, est aujourd’hui déplacée par la crise humanitaire et de protection dont la croissance est la plus rapide au monde. Les attaques menées par des groupes armés dans le nord et l’est du pays ont forcé les résidents à se déplacer à plusieurs reprises et devraient faire encore grimper les statistiques.
La plupart des déplacés internes ont fui les régions du nord et de l’est du pays, étant souvent obligés de se déplacer à plusieurs reprises. Les deux régions du Centre-Nord et du Sahel accueillent à elles seules les trois quarts de la population déplacée interne.
Les communautés d’accueil arrivent à un point de rupture car elles partagent le peu de ressources dont elles disposent, tout en étant confrontées à la pauvreté, à des services de santé dégradés et à la disparition rapide de leurs moyens de subsistance. Pour les personnes qui ont fui les guerres et la persécution ainsi que pour les communautés qui les accueillent, l’impact supplémentaire de la pandémie de Covid-19 est dévastateur.
Les déplacés internes ont désespérément besoin d’un abri, de nourriture, d’eau, de prestations de protection et de soins de santé. L’éducation demeure également une priorité, puisque plus de 2500 écoles ont dû fermer après avoir été ciblées, touchant ainsi près de 350 000 élèves.
Bien que le pays soit confronté à des déplacements sans précédent, le Burkina Faso accueille généreusement des réfugiés maliens depuis 2012. Environ 20 000 réfugiés qui se trouvent encore au Burkina Faso sont également confrontés à l’insécurité. Au début de cette année, à la suite d’attaques et d’ultimatums lancés par des groupes armés, le camp de réfugiés de Goudoubo, qui accueillait 9000 réfugiés jusqu’alors, a fini par se vider de ses occupants qui ont fui pour chercher refuge ailleurs.
Les conditions de vie à Mentao, l’autre camp de réfugiés, se sont également détériorées, la violence en limitant fortement l’accès. La plupart des 6000 réfugiés qui y vivaient ont été contraints de se rendre dans la ville voisine de Djibo. En collaboration avec les autorités, le HCR travaille à préparer la relocalisation des réfugiés vers un endroit plus sûr, où une assistance et un accès aux services essentiels peuvent être fournis.
En réponse à la crise humanitaire et de protection dans le Sahel, le HCR a lancé en juin un appel de fonds d’un montant de 186 millions de dollars pour assurer principalement des prestations de protection et une assistance vitales aux réfugiés, aux déplacés internes, aux rapatriés et aux communautés d’accueil dans la région centrale du Sahel, qui comprend le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Avec des fonds disponibles représentant 53% de l’appel de fonds, le HCR fournit davantage d’articles de première nécessité et d’abris, afin de décongestionner les sites les plus bondés. Des équipes travaillent également à la prévention et à la réponse contre la violence sexuelle et sexiste, qui s’est généralisée et qui est aggravée par le confinement et les conditions de surpopulation. Nous réhabilitons également des écoles et des salles de classe et offrons des possibilités d’enseignement à distance.
Pour les médias : Des séquences vidéo de qualité diffusion tournées par le HCR sur les récents déplacements au Burkina Faso sont disponibles ici. D’autres séquences sur la crise régionale au Sahel sont également disponibles sur Refugees Media ici.
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- A Dakar, Romain Desclous, desclous@unhcr.org, +221 786 396 385
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- A Genève, Babar Baloch, baloch@unhcr.org +41 79 513 9549
Publie par le HCR, le 18 août 2020