L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, sont profondément attristés par le naufrage tragique survenu hier (19 janvier) au large des côtes libyennes. C’est la première tragédie en mer depuis début 2021 en Méditerranée centrale et 43 personnes au moins ont trouvé la mort. Selon l’OIM et le Comité international de secours (IRC), le partenaire du HCR sur le terrain, 10 rescapés ont été secourus et ramenés à terre par un effectif de sauvetage côtier à Zwara.
Le bateau avait quitté la ville de Zawya mardi en début de journée et il aurait chaviré en raison de mauvaises conditions en mer lorsque son moteur s’est arrêté, quelques heures seulement après le départ. Selon les rescapés, principalement des Ivoiriens, des Nigérians, des Ghanéens et des Gambiens, toutes les personnes décédées étaient des hommes originaires de pays d’Afrique de l’Ouest.
Des employés de l’OIM et de l’IRC, un partenaire du HCR, ont fourni une aide d’urgence aux rescapés, y compris de la nourriture, de l’eau et des examens médicaux, avant qu’ils ne soient autorisés à quitter le port.
Des centaines de personnes ont perdu la vie en 2020 lors de leur tentative de traversée de la Méditerranée centrale, où le plus grand nombre de décès au monde a été enregistré pour un seul itinéraire migratoire. L’OIM et le HCR craignent qu’en raison de la capacité limitée pour la surveillance des itinéraires de migration, le nombre réel de personnes ayant péri en Méditerranée centrale en 2020 pourrait être encore plus élevé.
Ces toutes dernières pertes en vies humaines soulignent une fois encore la nécessité de réactiver les opérations de recherche et sauvetage menées par les États, un vide que les ONG et les navires commerciaux tentent de combler malgré leurs ressources limitées.
L’OIM et le HCR réitèrent leur appel à la communauté internationale pour un changement urgent et mesurable dans l’approche de la situation en Méditerranée. Il s’agit notamment de mettre fin aux retours dans les ports dangereux, d’établir un mécanisme de débarquement sûr et prévisible, suivi d’une manifestation tangible de solidarité des États européens envers les pays recevant un grand nombre d’arrivants.
La situation des migrants et des réfugiés en Libye demeure extrêmement précaire. Les arrestations et les détentions arbitraires dans des conditions désastreuses se poursuivent. Beaucoup sont victimes et exploités par des trafiquants et des passeurs. Ils sont détenus contre rançon, torturés et maltraités.
L’OIM et le HCR reconnaissent les efforts déployés par les autorités libyennes pour lutter contre le trafic et la traite des êtres humains et appellent à intensifier les efforts afin de poursuivre et punir les groupes criminels responsables de violations des droits humains qui visent des milliers de migrants et de réfugiés dans le pays.
Les agences soulignent que, si l’inaction et l’impunité devaient prévaloir, on doit s’attendre à davantage de pertes évitables et tragiques en vies humaines.
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Publié par le HCR, le 20 janvier 2021.