Group of people of varying ages

Des réfugiés provenant d’Ukraine entrent en Pologne par le poste frontière de Medyka. © HCR/Chris Melzer

Qu’il s’agisse de centres de dons débordants près de la frontière ou d’offres de transport et d’hébergement dans tout le pays, les Polonais réservent un accueil chaleureux aux personnes contraintes de fuir.

Par Chris Melzer à Dorohusk, Pologne 


Dans un centre d’accueil récemment ouvert à Dorohusk, des groupes composés majoritairement de femmes et d’enfants à la mine épuisée arrivent dans des convois de bus de couleur orange transportant des réfugiés depuis le poste frontalier entre la Pologne et l’Ukraine, situé non loin. Nombre d’entre eux ont voyagé pendant des jours avant de pouvoir enfin se mettre à l’abri.


Dans un centre d’accueil récemment ouvert à Dorohusk, des groupes composés majoritairement de femmes et d’enfants à la mine épuisée arrivent dans des convois de bus de couleur orange transportant des réfugiés depuis le poste frontalier entre la Pologne et l’Ukraine, situé non loin. Nombre d’entre eux ont voyagé pendant des jours avant de pouvoir enfin se mettre à l’abri.

Dans une pièce, sont empilés des jouets offerts par des résidents locaux. « Tu peux prendre quelque chose », lance en polonais une bénévole en s’adressant à une petite fille d’environ cinq ans, qui comprend le message mais pas les mots. Elle hésite, pèse son choix, avant de serrer un chien vert contre sa poitrine et de s’enfuir pour rejoindre sa mère.

Au cours des cinq premiers jours qui ont suivi le début de l’offensive militaire en Ukraine, plus de 280 000 personnes ont rejoint la Pologne voisine en quête d’abri, après avoir franchi l’un des huit points de passage entre les deux pays. Les autorités polonaises enregistrent les réfugiés et leur fournissent hébergement et assistance, avec le soutien du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, qui fournit également des informations et une assistance juridique, et achemine des fournitures de secours supplémentaires vers un entrepôt situé près de la frontière en vue de leur distribution.

En plus des efforts des autorités nationales et des agences humanitaires, les citoyens polonais et les organisations locales se sont également mobilisés pour soutenir les nouveaux arrivants.

Juste après le poste frontière de Dorohusk, des groupes d’habitants proposant des trajets gratuits à certains des nombreux réfugiés ukrainiens ayant des liens familiaux en Pologne brandissent des panneaux en carton en ukrainien sur lesquels on peut lire : « Où voulez-vous aller ? »

Près des centres d’accueil, des points de collecte ont spontanément été installés pour recevoir les articles donnés par de nombreux Polonais inquiets. En quelques jours seulement, ces installations ont été approvisionnées en nourriture, eau, vêtements, sacs de couchage, chaussures, couvertures, couches et articles d’hygiène pour les Ukrainiens qui arrivent avec ce qu’ils peuvent transporter.

Dans un autre centre d’accueil, près du poste frontière de Medyka, une religieuse locale distribue des packs de batteries et des câbles de recharge pour téléphones portables afin d’aider les réfugiés à rester connectés. « Un homme est venu et m’a remis un grand sac de rempli de ces articles. Je ne sais pas exactement comment ils fonctionnent, mais les réfugiés ici sont très reconnaissants », dit-elle.

Roadway with boxes of items laid on the ground.

Des dons de résidents polonais sont offerts aux réfugiés près du poste frontière de Medyka. © HCR/Chris Melzer

Ce n’est pas seulement près de la frontière polonaise, longue de 500 kilomètres, avec l’Ukraine que les citoyens tiennent à manifester leur solidarité à l’égard des réfugiés. À une centaine de kilomètres à l’ouest, dans la ville de Lublin, un petit centre de la Croix-Rouge est submergé de dons provenant de personnes désireuses d’aider.

Barbara, une habitante de la ville, accompagnée de son mari et de son jeune fils Jan, portent chacun des sacs remplis de fournitures. « Nous avons pensé à ce dont les gens ont probablement le plus besoin maintenant », explique Barbara. « Nous avons donc acheté de l’eau, de la nourriture, des couvertures et des sacs de couchage. Il fait encore assez froid. »

Alors que Jan tend le sac qu’il tient, sa mère explique : « Nous lui avons expliqué ce qui se passe. Il a été tellement ému qu’il a voulu aider d’autres enfants. C’est pourquoi il a aussi donné certains de ses jouets. »

« La solidarité est incroyable. »

Dans les bureaux de l’ONG Homo Faber à Lublin, des bénévoles répondent 24 heures sur 24 aux appels des résidents qui demandent comment ils peuvent les aider. « Les gens appellent et disent, par exemple, qu’ils ont libéré une chambre. La volonté d’aider est énorme », explique Anna Dąbrowska, présidente de l’association.

« La solidarité est incroyable », poursuit-elle, en soulignant les liens étroits qui unissent de nombreuses personnes à l’Ukraine. « Nos deux peuples ont toujours entretenu des relations étroites. Le bâtiment le plus important de Lublin, l’église de la Sainte-Trinité, porte une inscription en langue ukrainienne. Naturellement, nous aidons nos voisins ! »

Dans un entrepôt de la Croix-Rouge polonaise proche de la ville, la responsable, Kinga Zielnicka, s’affaire à trouver de la place pour les dons qui ont afflué ces derniers jours. Elle raconte que son propre grand-oncle a été séparé de sa famille polonaise après la Seconde Guerre mondiale.

« Il a grandi en Ukraine, nous avons grandi en Pologne, j’ai donc de la famille là-bas », explique-t-elle, ajoutant que ses proches en Ukraine ont également fui leurs foyers. « Nous nous parlons tout le temps au téléphone. Bientôt, ils [seront] ici. » Elle regarde les piles d’objets donnés autour d’elle et ajoute : « Peut-être que mes proches en bénéficieront aussi. »

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Publie par le HCR, le 01 mars 2022

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