Ceci est un résumé des déclarations de la Représentante du HCR en RDC, Angele Dikongue-Atangana – à qui toute citation peut être attribuée – lors du point de presse du 11 octobre 2022 au Palais des Nations à Genève
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est très préoccupé par la recrudescence des violences intercommunautaires meurtrières qui ont entraîné le déplacement de milliers de personnes depuis juillet dans la localité de Kwamouth, dans l’ouest de la République démocratique du Congo.
Les affrontements auraient éclaté au sujet de taxes coutumières sur l’utilisation des terres agricoles entre les communautés Teke et Yaka. Plus de 142 personnes ont été tuées, dont certaines ont été décapitées.
Au 6 octobre, quelque 27 000 personnes, dont la plupart sont des femmes et des enfants, ont été déplacées par les violences et ont besoin d’une aide d’urgence dans les provinces de Kwilu et Mai Ndombe. Par ailleurs, 2600 personnes ont cherché refuge en République du Congo après avoir traversé le fleuve Congo en pirogue. Nombre d’entre elles ont été séparées des membres de leur famille au cours de leur fuite.
Les fortes pluies ont rendu plus complexe la mise en sécurité des civils, et plusieurs routes clés sont devenues impraticables pour les véhicules humanitaires apportant une aide vitale.
Les familles restent traumatisées par les affrontements soudains et violents qui ont éclaté ces dernières semaines. Elles ont dit à nos équipes qu’elles ont fui pour sauver leur vie et ont trouvé refuge dans la forêt environnante avec leurs enfants. Beaucoup ont quitté leurs fermes et leurs champs et ont abandonné leurs récoltes dans les greniers. Ces personnes déplacées continuent de se sentir vulnérables car leur survie dépend de la bonne volonté d’autrui, notamment des familles d’accueil et des autorités.
Le gouvernement a négocié avec les chefs locaux et a déployé l’armée congolaise à Kwamouth pour rétablir l’ordre. Cependant, la situation sécuritaire reste tendue.
De nombreuses familles qui vivaient à Kwamouth et dans les villages environnants ont quitté la région car le conflit s’étendait rapidement. Elles ont marché pendant des jours avant de trouver refuge à Bandundu, la capitale de la province du Kwilu, à 245 kilomètres de la ville de Kwamouth. La ville de Kwamouth et plusieurs villages environnants sont désormais partiellement abandonnés.
Les familles d’accueil de Bandundu et d’autres villes ont accueilli les personnes contraintes de fuir, plusieurs chefs locaux donnant l’exemple. L’une d’entre elles accueille 28 personnes, dont une femme qui a subi une césarienne à l’hôpital de Bandundu peu après les affrontements et un jeune homme qui a été blessé pendant les combats. Une autre famille d’accueil que l’équipe d’évaluation a visitée héberge 77 personnes avec une seule et unique latrine pour tous. Les conditions de vie sont précaires, et les ressources des familles d’accueil s’épuisent rapidement. Les ménages ont commencé à se rationner et certains ne mangent qu’un seul repas par jour.
Les gouvernements provinciaux de Mai Ndombé et du Kwilu ont mis en place un comité de coordination de crise ainsi qu’un plan multisectoriel au niveau gouvernemental pour répondre aux besoins.
Le HCR et ses partenaires intensifient leur soutien. Le HCR envoie des bâches pour construire des abris communautaires dans le Bandundu et est prêt à répondre à d’autres besoins prioritaires en matière d’abris, d’articles ménagers et de prestations de protection.
En République du Congo, les communautés et les autorités locales ont accueilli les demandeurs d’asile qui arrivent. Le HCR apporte son aide aux autorités à la frontière, notamment en enregistrant les nouveaux arrivants et en leur fournissant une assistance.
Une fois en République du Congo, de nombreux demandeurs d’asile sont accueillis par des familles d’accueil. Cependant, plus de la moitié d’entre eux vivent dans des conditions précaires, certains dormant en plein air, tandis que d’autres ont construit des abris de fortune. Ceux qui sont dans des familles d’accueil sont confrontés à la promiscuité. La nourriture se fait rare. Plus de 30 enfants souffrant de malnutrition ont été identifiés par le personnel de santé local, dont un enfant souffrant de malnutrition sévère qui a été envoyé à l’hôpital le plus proche, à Gamboma.
Le HCR appelle la communauté internationale à soutenir les efforts visant à apaiser les tensions à Kwamouth et à soulager les souffrances des personnes affectées par la violence.
Ces derniers déplacements en RDC compliquent encore davantage les efforts déjà très insuffisamment financés pour venir en aide aux 521 000 réfugiés et aux plus de 5,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Seuls 40% des 225,4 millions de dollars nécessaires ont été recueillis.
En République du Congo, le HCR n’a reçu que 16% des 37,4 millions de dollars demandés pour sa réponse aux réfugiés en 2022.
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