Ikea, The Lego Foundation et Vodafone sont chef de file parmi les 30 organisations du secteur privé représentées au Forum mondial sur les réfugiés et qui promettent d’aider les réfugiés pour l’éducation, la formation, l’emploi, l’aide juridique et les allocations en espèces.
Le rôle croissant du secteur privé dans la mobilisation de ressources vitales pour soutenir des millions de réfugiés dans le monde a été mis en avant aujourd’hui au Forum mondial sur les réfugiés à Genève, où des chefs d’entreprise ont annoncé des contributions à hauteur de 250 millions de dollars.
L’ampleur et la portée de l’aide ont été mises en évidence par l’engagement pris par la Fondation IKEA, le groupe Ingka et le groupe Inter IKEA d’aider 2500 réfugiés grâce à des initiatives de formation professionnelle et d’acquisition de compétences linguistiques dans 300 magasins et unités IKEA dans 30 pays d’ici 2022.
Ces engagements de la fondation IKEA sont renforcés par la promesse d’une contribution financière de 100 millions d’euros pour des programmes mis en œuvre au cours des cinq prochaines années.
« C’est une bonne affaire de faire le bien et, chez IKEA, nous avons la chance de penser en termes de générations », a déclaré Tolga Öncu, directeur des opérations commerciales du groupe Ingka, lors d’une conférence de presse conjointe avec des dirigeants de la Fondation LEGO et du géant des télécommunications Vodafone.
Il a déclaré qu’IKEA s’efforçait d’élaborer un récit positif sur les réfugiés : « Ce sont des amis et des collègues, et demain ce peut être moi, ce peut être vous, ce peut être nos enfants ou nos petits-enfants. Je pense que nous devons aux réfugiés aujourd’hui de faire en sorte que le discours les concernant devienne un discours positif. »
« C’est une bonne affaire de faire le bien et, chez IKEA, nous avons la chance de penser en termes de générations. »
Plus de la moitié des 25,9 millions de réfugiés dans le monde sont des enfants. Pour améliorer leur vie, la Fondation LEGO a annoncé une contribution financière de 100 millions de dollars pour l’apprentissage par le jeu dans le cadre de PlayMatters, une initiative visant à renforcer la résilience et à développer les compétences sociales, émotionnelles, cognitives, physiques et créatives des jeunes enfants réfugiés.
« Nous nous concentrons particulièrement sur les premières années d’éducation », a déclaré John Goodwin, PDG de la Fondation Lego. « Nous pensons qu’il nous faut mettre en œuvre tout ce qui est en notre pouvoir pour donner à ces enfants le départ dont ils ont besoin, à la fois pour surmonter l’adversité qu’ils ont vécue et pour les mettre sur la voie d’une vie réussie et prospère. »
La Fondation Vodafone s’est engagée à développer l’éducation numérique de haute qualité qu’elle dispense par le biais de son programme Instant Network Schools, passant de 85 000 jeunes réfugiés à plus de 500 000.
- Voir aussi : Live blog : Forum mondial sur les réfugiés — Jour 1
Ce programme vise à augmenter le nombre d’écoles bénéficiaires au Kenya, en Tanzanie et en République démocratique du Congo, en connectant les élèves aux ressources éducatives et au monde digital en général. D’autres pays suivront d’ici 2025.
« Quatre millions d’enfants réfugiés n’ont pas accès à l’éducation », a déclaré Joakim Reiter, directeur des affaires extérieures du groupe Vodafone. « Nous devons combler ce fossé pour nous assurer que tous les enfants, où qu’ils soient nés et même lorsqu’ils ont eu la malchance de naître dans un camp de réfugiés… aient le droit de façonner leur vie comme ils l’entendent. »
Les participants du tout premier Forum mondial sur les réfugiés se réunissent à Genève jusqu’au 18 décembre pour trouver des solutions pour 70 millions d’enfants, de femmes et d’hommes déracinés dans le monde par la guerre, les conflits et les persécutions, dont 25,9 millions de réfugiés, qui ont fui au-delà des frontières internationales.
« Nous devons combler le fossé éducatif pour nous assurer que tous les enfants, où qu’ils soient nés… aient le droit de façonner leur vie comme ils l’entendent. »
Cette conférence de trois jours réunit des réfugiés, des chefs d’État et de gouvernement, des hauts dirigeants de l’ONU, des institutions internationales, des organisations de développement, des représentants de la société civile et des chefs d’entreprise.
Plus de 30 autres organisations – petites et moyennes entreprises, cabinets d’avocats, multinationales, entreprises sociales, fondations privées, coalitions et réseaux d’investissement – ont pris des engagements forts.
Ceux-ci sont centrés sur les objectifs du Pacte mondial sur les réfugiés, un cadre pour un partage plus prévisible et plus équitable des responsabilités validé par l’Assemblée générale des Nations Unies il y a un an. Il est prévu d’inclure des engagements spécifiques concernant les opportunités d’éducation et de formation, ainsi que la création d’emplois pour les réfugiés.
« Du fait de conflits prolongés et de l’éclatement de nouveaux conflits, qui génèrent le déplacement de millions de personnes, nous avons besoin de moyens astucieux, motivants, dynamiques et inclusifs pour aider les réfugiés et les communautés d’accueil. Nous avons tous un rôle à jouer », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi avant l’annonce des contributions du secteur privé.
Il a ajouté : « Le secteur privé, grâce à sa créativité, son dynamisme et son engagement, a déjà commencé à agir et a pris des engagements importants au Forum mondial sur les réfugiés. Et ces entreprises sont prêtes à faire encore davantage. »
Les autres engagements portent sur la connectivité, l’aide juridique bénévole, les services de développement des entreprises, l’investissement dans les entreprises dirigées par des réfugiés, le financement novateur, l’aide financière ainsi que l’accès à une énergie propre et sûre.
Hamdi Ulukaya, PDG de Chobani, qui est à l’origine de l’initiative Tent Partnership for Refugees lancée en réponse à la crise mondiale des réfugiés, a parlé de l’embauche de réfugiés dans ses usines du nord de l’État de New York et des conséquences sur leur vie.
« Dès qu’ils commencent à travailler », dit-il, « ils cessent d’être des réfugiés. »
Publie par le HCR, le 16 décembre 2019